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Manifestation contre le racisme

Plus de 60 groupes manifestent à Montréal contre la haine et le racisme.

Alexis Fiocco | Le Délit

Ce dimanche 12 novembre à Montréal, durant plus de deux heures, 5000 personnes ont marché de la Place Émilie-Gamelin jusqu’à la Place du Canada pour manifester contre toutes formes de xénophobie. À Montréal et de partout ailleurs au Québec, des manifestants se sont déplacés pour se réunir contre la haine et le racisme qui se propagent de plus en plus depuis quelques années. Une tendance qui prend de l’ampleur non seulement au Canada, mais aussi aux États-Unis et en Europe avec, entre autres, l’élection de Donald Trump, l’émergence de groupes d’extrême-droite populistes et xénophobes et de groupes ultralibéralistes. Les causes qui ont mené à cet appel à manifester sont nombreuses : le racisme, l’inégalité systémique et les actes d’islamophobie qu’on voit se mettre en place ici même au Québec en font partie.

Tous ensemble

Au point de départ, quelques porte-paroles de l’événement ont partagé avec l’immense foule leur position et leur combat dont Marlihan Lopez — afro-féministe, organisatrice communautaire et co-vice-présidente de La fédération des femmes du Québec —, Stacey Gomez — militante féministe, antiraciste et membre de Solidarité sans frontière — et Anas Bouslikhane — militant antiraciste, membre de Solidarité sans frontière et du Collectif de résistance antiraciste de Montréal. Ils ont pris le micro pour dire « non » au racisme et à l’islamophobie d’État. Ils ont dénoncé les paroles et les actes racistes dans l’espace public, dans les médias et dans le monde politique au Québec vis-à-vis des personnes les plus marginalisées. Ils ont mentionné les multiples actes qui ont pris place au cours des dernières années, comme la Charte des valeurs de 2013, la proposition et l’annulation d’une commission sur le racisme systémique, l’attentat à la grande mosquée de Québec en janvier ainsi que de nombreux autres événements racistes et islamophobes.

« À Montréal [… ], des manifestants  se sont déplacés pour se réunir contre la haine et le racisme qui se propagent de plus en plus depuis quelques années »

Loi 62

D’après les intervenant·e·s, l’exemple le plus récent et le plus flagrant d’islamophobie d’État est l’adoption de la loi 62 visant les femmes portant la niqab ou la burqa, qui se cache derrière le concept de la neutralité religieuse et de faux semblants de sécurité et de promotion de la libération des femmes. Ils disent que cette loi conduit à l’exclusion, l’isolement et la stigmatisation de ces femmes et rend pour elles certains espaces publics hostiles et non sécuritaires. La loi 62 est fortement rejetée par les manifestants, tout comme le racisme, le colonialisme, le machisme, la transphobie et toutes les formes de haine véhiculées par l’extrême droite. Les groupes présents sont d’accord pour dire que les mesures prisent par le gouvernement, telle que la loi 62, visent à distraire des problèmes urgents et primordiaux comme le capitalisme, la disparition des services publics et les mesures d’austérité.

La marche s’est terminée devant la statue de John A. Macdonald, un des architectes du génocide des peuples autochtones et un des pères fondateurs des pensionnats fédéraux, sur laquelle a été renversée dans la nuit de samedi au dimanche de la peinture rouge. Des manifestant·e·s ont grimpé sur le monument et ont brandi une banderole en signe de protestation contre le colonialisme.

Texte de Boushra Sara


Un reportage photo d’Alexis Fiocco : 

Alexis Fiocco | Le Délit
Alexis Fiocco | Le Délit
Alexis Fiocco | Le Délit
Alexis Fiocco | Le Délit
Alexis Fiocco | Le Délit
Alexis Fiocco | Le Délit
Alexis Fiocco | Le Délit
Alexis Fiocco | Le Délit

 


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