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Socialisme : idéologie en crise ?

George Harbison vient à McGill pour parler des conséquences du communisme.

Capucine Lorber | Le Délit

Les victimes du socialisme. Tel était le nom donné à la conférence organisée par l’association Conservative McGill lundi dernier sur le campus. Avec George Harbison, commentateur politique et dirigeant financier, en tant que conférencier, la salle évoqua les conséquences humaines du socialisme durant les trois derniers siècles.

Une atmosphère pesante

Harbison fait salle comble, environ 50 étudiants se sont déplacés en ce lundi 25 octobre pour écouter ce qu’il avait à dire. À peine la conférence commencée, qu’une atmosphère tendue s’installe : une musique dramatique, des photos de corps inertes qui défilent annoncent la couleur des prochaines heures. Jordan Sinder, président de l’association Conservative McGill commence en expliquant que le but de cet évènement est de « mettre en perspective le nombre de morts causé par le communisme ». Une présentation des politiques de Lénine, Staline, Mao et Pol Pot anime la première heure du discours d’Harbison. À chaque fois, une phrase de conclusion récapitule le nombre de morts associé à chaque dictateur. La fin de son discours approchant, Harbison énonce un dernier nombre pour conclure : 94 millions. D’après lui, c’est le nombre total de personnes décédées à cause de l’idéologie communiste. Avant d’ouvrir la période des questions-réponses, il finit avec la phrase suivante : « On m’a appris les horreurs causées par l’esclavage, par l’holocauste, par la colonisation mais pour une raison ou une autre on ne parle jamais des horreurs causées par le communisme » Une phrase à laquelle beaucoup de participants réagiront dans la prochaine demi-heure.

Un dialogue qui s’envenime

Une longue période de dialogue entre le conférencier et les étudiants prend place une fois la présentation finie. Les questions sont nombreuses car il semblerait que plusieurs étudiant·e·s n’aient pas été convaincus par la présentation d’Harbison.  Beaucoup lui reprochent de montrer « des données brutes manquant d’analyse et de contexte ». Plusieurs l’ont trouvé biaisé et une personne de l’audience demanda même : « Les pays capitalistes ont aussi commis des erreurs ayant coûtés la vie à des centaines de personnes. Comme les Etats-Unis avec l’invasion de l’Iraq par exemple. Pourquoi n’en parlez vous pas ?».

D’autres, au contraire, semblaient en complet accord avec la présentation et commentaient sur le fait que si le socialisme est aussi populaire aujourd’hui c’est à cause « d’un système éducatif socialiste avec des professeurs qui profitent de leur pouvoir pour véhiculer et forcer leur idées politiques sur leurs étudiants.»

L’évènement s’est fini sur une dernière critique accusant Harbison d’avoir présenté ses informations sous forme de propagande. Une critique à laquelle il répond « Je sais, je le fais exprès car la gauche le fait aussi. » Alors que la conférence est maintenant terminée, les étudiants n’ont pas dit leur dernier mot et nombreux sont ceux qui restent dans les couloirs à parler de leurs différents politiques et de leurs réactions quant aux informations et nouvelles choquantes qui leurs ont été présentées aujourd’hui.


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