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La justice est en toi

À l’Opéra de Montréal, Tosca émerveille et inspire. 

Yves Renaud

Giacomo Puccini, écrivain d’opéra romantique dans la même tradition italienne que le grand Giuseppe Verdi, a créé une œuvre aux idées bien modernes pour son époque. Cependant, elle a été formé selon les standards classiques du 19è siècle. L’opéra Tosca est l’histoire d’une femme, Floria Tosca, amoureuse d’un peintre nommé Mario Cavaradossi, qui lutte contre le régime politique pour aider un fugitif. Ces actions belliqueuses ont le don de mettre en colère le chef de la police française, Scarpia, qui prendra par la suite les mesures proportionnelles à un tel affront. Ce drame tragique illustre le pouvoir qu’avait l’autorité politique de ce temps, et démontre à quel point il était facile de risquer sa vie pour ses idées.

Des voix vibrantes d’émotions

Melody Moore-Wagner, l’actrice incarnant Tosca a mené le public entre joie et tristesse. Durant l’acte deux, elle chante un solo dans lequel elle exprime la trahison dont elle a été victime en disant « Oh Dieu, est-ce ceci ma récompense ? » (Elle fait référence à la sentence de mort de Mario). Les sentiments de Tosca sont communiqués à travers les basses et hautes notes de son interprétation. Son vibrato exprime ses pensées, ses angoisses et sa peur. 

Le rôle qu’avait Giancarlo Monsalve exprime la passion de Mario, son personnage, pour la peinture, mais surtout pour sa belle Tosca. La beauté de son ténor lorsqu’il chante son amour pour Tosca est impressionnante. Être capable de se faire détester par les spectateurs dans l’audience signifie que Gregory Dahl jouait à merveille son rôle de Scarpia. Lors du deuxième acte, il devait simuler une tentative de viol de Tosca ;  le public  pouvait ressentir la peur et la haine de Tosca à chaque fois qu’il se rapprochait d’elle.  Ses capacités vocales sont tout autant admirables, surtout à la fin de l’acte I où il chante son solo dans l’église, alors que toute la scène s’agite.

Une harmonie hautement maitrisée 

L’orchestre Métropolitain dirigé par Guiseppe Grazioli était composé d’un grand nombre d’instruments (violoncelle, violon, harpe, trombone etc.).  La mélodie changeait de volume, de hauteur et de rythme en fonction de la situation sur scène. Par exemple, aux moments où Tosca paniquait, le son des tambours retentissait dans la salle. Le son des instruments accompagnait les voix, rendant cette expérience époustouflante.

Le décor et l’éclairage donnent un charme unique à cet opéra et pour cela, nous devons remercier Robert Perdziola et Thomas C. Hase. La scène la plus marquante en terme de décor est celle où les prêtres apparaissent portant d’énormes croix dorées. Les accessoires comme les bougies, bijoux et draps de prêtre, tout comme les murs de l’église, brillaient d’une couleur jaune. Les projecteurs de lumières émettaient une lueur blanche pour souligner la terreur des personnages, ou une lueur plus chaude pour les scènes  d’amour. Tel fut le résultat d’une excellente coordination entre les acteurs, l’orchestre et les personnes en charge du scénario. 

Au cours de l’acte II, Tosca montrait au monde qu’elle possédait le pouvoir de protester contre ceux qui se croient être dans une position d’autorité suprême. Ce qu’elle a fait est très rare, même de nos jours. Peu sont ceux qui oseraient défendre la justice avec une telle bravoure et c’est pour cela que nous pouvons considérer Tosca comme une héroïne. 


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