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« Démocratiser le côté caché de la restauration »

L’ouverture du café Rond-point offre un premier café dans l’ouest d’Hochelaga.

Pierre Lessard-Blais

Situé à un jet de pierre du signe lumineux d’Hochelaga, côté ouest, le café Rond-point ouvrait ses portes le vendredi 2 juin. Du café sous toutes ses déclinaisons, servi dans des tasses typiques aux vaisseliers de nos grand-mères, se jumelle à des grilled-cheese à bas prix. « On décline le grilled-cheese de plusieurs façons », proposant un style qui se rapproche de la cuisine fusion. Des options végétaliennes et sans gluten se retrouvent aussi sur le menu, de sorte que tou·te·s peuvent y trouver le repas approprié.

Installé dans le local de l’ancien café Bobby McGee, le Rond-point est le résultat d’efforts continus de ses trois membres fondatrices, Chanel, Héloïse et Caroline. « On a bien réfléchi, on a pris du temps pour rêver à ce projet. On aimait le décor de l’ancien café, la façon dont il était divisé et l’emplacement. Quand il a été mis en vente, ça a propulsé notre rêve ».

Le café Rond-point propose une ambiance salon, avec ses divans et une aire de jeux pour enfants. Des jeux de société sont aussi mis à la disponibilité de tous. Les grandes aires vitrées à l’avant, avec vue sur la rue Ontario et l’impressionnante église en face, offrent un joli contrepoint aux luminaires rustiques qui illuminent l’intérieur. Désormais un classique des cafés hip, les murs sont truffés de peintures, qui agrémentent bien le look.

En entrant, un tableau mensuel où sont épinglés divers événements mensuels surplombe un piano droit. « On collabore avec des organismes communautaires du quartier. On veut partager les savoirs, abolir les préjugés ». Au menu, des soirées en partenariat avec des organismes communautaires du quartier, des ateliers culturels et, éventuellement, des soirées musicales.

Le modèle financier de ce café le distingue de ses compétiteurs. En effet, il suit le modèle de l’autogestion. « Nous ne voulions pas hiérarchiser les positions, pour que tout le monde puisse prendre part dans les tâches du café et dans celles de gestion ». Les décisions sont donc prises aux suites d’une réflexion collective des enjeux, assurant une transparence et légitimant les actions entreprises. « Cela permet d’avoir une vision réelle du travail. Un jour, on peut faire la vaisselle et, le suivant, s’impliquer dans la comptabilité. C’est plus facile dans la gestion des tâches, tout en participant à l’esprit d’équipe ».

Un tel concept existe déjà dans d’autres commerces montréalais, dont le café coop Touski, qui existe depuis 2003. Pourtant, il est difficile de percer dans le milieu : « La restauration est un milieu qui fait peur aux investisseurs, surtout à Montréal. Il a fallu qu’on se distingue dès le début. » C’est que le concept de coopérative fait peur aux investisseur·se·s, car il implique une séparation de la responsabilité entre plusieurs membres, considéré·e·s comme une entité morale au sens économique, plutôt qu’à un·e seul·e investisseur·se. Heureusement, les membres du café Rond-point assurent qu’elles visent la pérennité avec leur projet, le considérant comme la réalisation d’un rêve de plusieurs années.

 

Le café Rond-point est situé au 3213 rue Ontario Est, Montréal.


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