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Assemblée générale, sans assemblée

L’assemblée générale d’automne de l’AÉUM n’attire pas le quorum nécessaire de 100 étudiants.

Ronny Al-Nosir | Le Délit

Prévue pour lundi 7 novembre à 15h, l’assemblée générale de l’Association des étudiants de l’Université McGill (AÉUM) n’a pas connu le succès de certaines de ses éditions précédentes. Ces dernières avaient attiré la foule à la faveur d’un agenda où l’on retrouvait un sujet controversé : Boycott, Désinvestissement et Sanctions par trois fois (à l’automne 2014, l’hiver 2015, et cet hiver passé), recherche militaire sur le campus, ou sujet international en tout genre (Iran, traités de libre-échange, révolution des parapluies à Hong Kong, etc.).

Faute de motion correspondant à ces critères, l’assemblée générale de cet automne n’aura soulevé que peu d’enthousiaste. La présence de 100 étudiants, au minimum, est requise pour la tenue d’une assemblée générale, une petite trentaine de participants ayant fait le déplacement jusqu’à la salle du bal du bâtiment Shatner, l’évènement fut automatiquement converti en forum consultatif. Il se déroula comme toute assemblée normale, mais les trois motions ayant été votées l’ont été à titre purement consultatif. Elles seront présentées au prochain conseil législatif de l’AÉUM, jeudi prochain le 17 novembre. Ben Ger, président de l’AÉUM, explique toutefois que les membres votants du conseil seront encouragés à voter de manière représentative du vote étudiant de ce forum consultatif.

Un forum qui a commencé avec l’explication du retrait d’une motion de « soutien aux Kahtihon’tia:kwenio (femmes détentrices de titre de propriété, ndlr)», qui engageait l’AÉUM à militer auprès de l’université pour qu’elle cesse d’empiéter sur un territoire autochtone traditionnel. Malgré ses bonnes intentions, cette motion, présentée à l’assemblée générale de l’hiver passé, avait été développée sans consulter la communauté autochtone, a expliqué le commissaire aux affaires autochtones de l’AÉUM. Ainsi, cette motion s’appropriait une cause qui n’est pas la sienne, en se reposant aussi sur des informations erronées.

Trois motions restaient à l’ordre du jour, trois de plus qu’à l’automne passé. Toutes trois furent approuvées. L’une était de caractère procédural, consistant à entériner la nomination d’un auditeur fiscal pour l’AÉUM. Elle suivait d’ailleurs la ratification de la composition du conseil des directeurs de l’AÉUM, la plus haute autorité de l’association.

La seconde motion, « concernant une politique d’accès global aux médicaments », invitait l’AÉUM à faire son possible pour s’assurer que les médicaments soient accessibles aux pays en développement, en incitant par exemple recherche académique et privée à ne pas déposer de brevet dans cette région du monde. 

La dernière motion, « concernant le soutien de l’AÉUM à la couverture gratuite des moyens de contraception », appelait à rectifier la situation actuelle dans laquelle les contraceptions prescrites aux étudiant-e‑s mcgillois-es non-québécois•es ne leur sont pas entièrement, remboursés sous l’assurance maladie de l’AÉUM.

Le forum s’est terminé par les rapports des 7 membres exécutifs élus de l’AÉUM, devant un parterre toujours plus maigre, portant David Aird, v.-p. aux affaires externes, à remarquer qu’il n’y avait que deux ou trois visages qu’il ne reconnaissait pas, tous étant des étudiants déjà directement impliqués avec l’association. Chacun a présenté sa position et ses responsabilités, revenant sur ses actions jusqu’à présent. 

Niall Carolan, v.-p. aux opérations, a indiqué que la cafétéria étudiante, au second étage du bâtiment Shatner, pourrait arriver à l’équilibre ce semestre après une perte de 40 000 dollars cet été. Daniel Lawrie, v.-p. aux affaires internes, s’est réjoui du succès de la soirée Four floors, qui a attiré 900 participants il y a deux semaines contre 400 l’année passée. Elaine Patterson, v.-p. à la vie étudiante, et Erin Sobat, v.-p. aux affaires universitaires, ont respectivement fait état de progrès quant aux services de soutien à la santé mentale et la politique universitaire contre la violence sexuelle. 

S’exprimant sur la quasi inexistante participation étudiante, Ben Ger s’est défendu d’en porter toute la responsabilité, l’AÉUM ayant selon lui fait son travail de communication et publicité pour cette assemblée générale. L’apathie politique étudiante, chronique ces dernières années, est ainsi confirmée par cet important absentéisme. Un absentéisme qui s’apparente à l’indifférence mais qui n’aura pas découragé nos représentants étudiants de se conduire avec professionnalisme et sérieux en cette après-midi.


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