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La nuit au Musée

Découverte de la Biennale de Montréal dans une ambiance décontractée. 

Courtoisie de la Biennale de Montréal

Vendredi 4 novembre a eu lieu la Nocturne au Musée d’art contemporain (MAC). Au programme : un atelier de création, des performances, des DJs, et bien sûr de quoi étancher sa soif. Mais c’était surtout l’occasion de découvrir l’édition de la Biennale 2016 de Montréal. Cette soirée nous a permis de flâner dans cette institution au rythme de la musique, parmi les œuvres d’une quarantaine d’artistes venus de 23 pays différents. 

On monte les escaliers, et face à nous se tient un mur avec de nombreux dessins. Juste derrière, un DJ et une foule qui danse. L’exposition se tient sur tout le deuxième étage, également l’endroit où se tenait la collection permanente. Le thème de cette édition, Le Grand Balcon, s’inspirant de la pièce de Jean Genet Le Balcon, est une réflexion sur l’hédonisme dans la vie de tous les jours. Les pièces exposées et les techniques utilisées sont très variées. On y trouve aussi bien de la peinture, que des installations, projections, des (magnifiques) tapisseries par Shannon Bool et même une série, Immolation par David Gheron Tretiakoff, présentant des œuvres figuratives sur papier qui sont dessinées grâce des brûlures de cigarettes.

Des œuvres qui frappent

Dans ce parcours, certains travaux se démarquent particulièrement. Quelques œuvres sont politisées et rappellent des enjeux d’actualité, comme une projection de Luke Willis Thompson, Cemetary of Uniforms and Liveries, qui présente des vidéo-portraits de personnes de couleur, descendantes de victimes de brutalités policières. Il reprend une technique qu’avait utilisé Warhol afin de faire le portrait de son entourage underground, une forme de minorité. L’artiste soulève donc des problèmes d’actualités et dénonce cette forme de violence. Les tableaux de Nicole Eisenman, Shooter I, II soulèvent également le même problème, en présentant un tireur et masquant le visage de celui/celle-ci. Qui est le responsable ? Qui est la victime ? Une autre pièce imposante frappe, Multiple Mourning Room par Hague Yang. Une demi pièce lui est dédiée, délimitée par une construction géométrique, et présente des sculptures faites d’objets préfabriqués, qui offrent une réflexion quant aux effets négatifs du capitalisme sur la vie contemporaine et nos traditions.

Des inédits

Cette édition de la Nocturne comprenait des activités inédites en relation avec la Biennale. Des performances avaient lieu, comme celle de PMA-ART/Jacob Wren, All the Songs I’ve Ever Written. C’est un projet de l’artiste, commencé depuis qu’il était adolescent, qui vise à retracer à travers un karaoké où le public participe toutes les chansons qu’il a écrites. L’artiste accompagne les volontaires à la guitare. C’était une opportunité d’exprimer son talent et surtout de travailler sa capacité à improviser. Certains participants n’hésitent pas à se lâcher, la salle est pleine, c’est un succès. On a également pu tester un jeu de réalité virtuelle présenté par Ubisoft Montréal, une expérience très convaincante.

Cet événement — que le musée réitère plusieurs fois durant l’année — offrait un cadre stimulant et original afin de découvrir cet événement artistique majeur au Québec et même au Canada. La Biennale a été mise en place en 1998, par le Centre international d’art contemporain de Montréal (CIAC). En 2013, la Biennale est devenue un organisme à but non lucratif ayant pour but de promouvoir la scène artistique montréalaise et québécoise, et ainsi la faire rayonner à une plus grande échelle. Cette année, on peut dire que la conceptualisation de cette exposition, réalisée par Philippe Pirotte, est très réussie, toute en finesse et épurée. On a envie d’y retourner, mais cette fois sans la foule afin d’en profiter encore plus.


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