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e‑Sports : de la marge à la culture populaire

La finale mondiale de League of Legends couronne SK Telecom

Mahaut Engérant | Le Délit

C’était ce samedi 29 octobre au soir à Los Angeles que se jouait la finale du jeu en ligne le plus populaire au monde : League of Legends. Une série haletante où SK Telecom (SKT, une équipe de jeu coréenne professionnelle, ndlr) a finalement terrassé Samsung Galaxy (une autre équipe coréenne professionnelle, ndlr) en cinq parties pour remporter le plus important tournoi de l’année, le World Championship, et du même coup, la généreuse somme de 2 millions de dollars. Qui aurait cru, qu’un jour, des millions de spectateurs seraient rivés derrière leur écran à regarder 10 jeunes jouer à des jeux vidéos ?

Comprendre le jeu

League of Legends est un jeu de stratégie prenant place dans un monde fantastique opposant deux équipes de cinq joueurs qui tentent, par l’utilisation de différentes tactiques, de détruire des objectifs protégés par l’équipe adverse. Une partie dure environ 30 à 40 minutes. Les meilleurs joueurs sont ceux qui usent d’intelligence et de leur connaissance du jeu et, surtout, ceux qui peuvent maîtriser avec une grande dextérité la centaine de personnages disponibles.

Paru en 2009 et gratuit depuis, le jeu, par de constantes évolutions et améliorations, a su se bâtir une immense popularité. Cette année, les concepteurs ont annoncé que plus de 100 millions de joueurs à travers le monde se connectent au jeu chaque mois. L’engouement immense pour le jeu permet aux meilleurs joueurs d’être vénérés et idolâtrés tels des athlètes professionnels alors que, recrutés par des équipes professionnelles, ils s’affrontent toute l’année dans des compétitions et tournois internationaux. Toutefois, c’est au World Championship, dont la finale a été visionnée par plus 36 millions de personnes l’an passé, que la pression et le prestige sont au plus haut.

Une édition 2016 haletante

Cette année, les fans ont eu droit à un mois d’octobre compétitif opposant les seize meilleures équipes en provenance de partout à travers le monde. Talent et rebondissements ont été bien entendu au rendez-vous ! Les séries se déroulent dans un format « 3 de 5 ». Les deux dernières semaines ont été le théâtre des séries les plus épiques de l’année alors que se sont affrontés dans l’une des demi-finales les plus mémorable de League of Legends SK Telecom et ROX Tigers, deux puissances coréennes. Après la victoire difficile et laborieuse de SKT, plusieurs considéraient que la finale était déjà gagnée pour les doubles tenants du titre. Dès la première partie de la série, les partisans ont réalisé qu’ils avaient sous-estimé Samsumg Galaxy, qui a su remonté d’un déficit de deux défaites pour finalement être arrêté par les systématiques Faker, Bang, Bengi et autres joueurs de SKT à la cinquième et ultime partie. C’est ainsi que SKT poursuit sa suprématie au niveau professionnel, en étant couronnée pour une troisième fois Champions du monde en six occasions.

e‑Sports : sport ou pas ?

Le jeu en ligne a énormément évolué depuis les années 1990. En effet, en quelques dizaines d’années, l’industrie du jeu vidéo a complètement explosé pour atteindre quelques 100 millions de spectateurs réguliers en 2016. Les plus sceptiques doutent sûrement de la qualification de ces types de compétitions électroniques à titre de « sport » et pourtant, les industries du sport et des e‑Sports sont comparables. Les nombreuses équipes s’échangent et s’arrachent les meilleurs joueurs au monde comme on le verrait lors d’un repêchage de la Ligue nationale de hockey. Les joueurs doivent agir avec brio, s’entraîner jusqu’à quinze heures par jour et jouer en équipe pour vaincre leurs rivaux. Qu’on appelle ça un sport ou un spectacle, reste est que l’engouement est là et que l’on voit déjà des gros diffuseurs comme RDS (le Réseau des sports,  ndlr) ou des noms mythiques du sport comme le Paris-Saint-Germain tenter leur chance dans l’aventure e‑Sports qui ne peut que continuer sur sa montée. 


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