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Echappée vers un autre monde

Gracieuseté du Festival du Nouveau Cinéma

Le FNC a pour but de défendre des formes innovantes et alternatives d’oeuvres audiovisuelles : il ne pouvait pas mieux remplir cet objectif qu’en exposant des œuvres de réalité virtuelle ! Le concept est simple : enfilez vos lunettes (qui s’assimile en fait davantage à un casque au vu de leur couvrance et de leur taille) et votre rapport avec le monde extérieur se modifie radicalement. Détrompez-vous ! Il ne s’agit pas ici de regarder un film au cinéma, ou même une vidéo en 3D : avec la réalité virtuelle, le sujet n’est plus spectateur, il devient acteur…

Cette expérience est des plus immersives parce qu’elle amène le sujet à s’immiscer dans le corps du personnage fictif — expérience comparable au point de vue interne au narrateur en littérature : il pense ce qu’il pense, il voit ce qu’elle voit, il entend ce qu’il entend, il touche ce qu’elle touche. Retour sur deux des nombreuses œuvres présentées au festival. 

L’oeuvre Patterns – VR est l’occasion inespérée de vivre un rêve — ou cauchemar ? — éveillé. On pars à la découverte d’un monde glauque et complètement surnaturel : l’artiste met en scène une vielle maison sans toit, qui flotte dans le vide d’un espace galactique. On peux se déplacer où on le souhaite dans la maison à l’aide d’une lanterne. Cependant, on ne se déplace pas avec une manette comme dans un jeu vidéo : on marche réellement avec nos lunettes sur le nez ! À la fin de l’oeuvre, la maison s’effondre autour du sujet, et on ressent réellement l’impression de tomber dans le vide.

L’installation  In my shoes amène quant à elle le spectateur à vivre le quotidien d’une femme victime de crises épileptiques : on revit une scène qui fait partie de son quotidien. On suit son chemin de pensée qui devient de plus en plus saccadé et incohérent lorsqu’elle déjeune au restaurant avec un ami, puis on voit ses yeux se fermer et s’ouvrir successivement jusqu’à perdre connaissance avec elle. Cette oeuvre nous amène à mieux comprendre ce que vivent exactement les personnes atteintes de cette maladie.

Ces deux œuvres repoussent donc les limites établies de l’imagination et démontrent le spectre des possibilités qui s’ouvrent à nous avec la réalité virtuelle. Au delà de l’exponentialisation des possibilités artistiques, le potentiel psychique de ce nouveau rapport à notre environnement est énorme. Celle qui amène le plus à réfléchir est la dernière oeuvre, une esquisse de ce qui peut devenir un nouveau moyen de compréhension des réalités que vivent les personnes autour de nous, et qui sont parfois si difficiles à comprendre…la réalité virtuelle, c’est se mettre dans la peau — au sens propre et figuré — de quelqu’un d’autre. 


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