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Consentement 101

Retour sur la campagne de #ConsentementMcGill 2016.

La campagne #ConsentementMcGill 2016 (#ConsentMcGill, ndlr) s’est déroulée du 26 au 30 septembre sur le campus. Coordonnée par le Bureau du doyen à la vie étudiante, cette troisième édition annuelle proposait un ensemble d’activités et discussions autour du consentement, mais aussi et surtout autour des survivants (personnes ayant subi des agressions sexuelles).

Au programme notamment : un symposium à propos des aspects psychologiques de certaines réactions — parfois incomprises — des survivants, particulièrement au moment de la révélation d’agressions traumatisantes ; et comment réagir et soutenir les survivants au vu de ces révélations. De manière plus active, la campagne proposait aussi des ateliers pour apprendre à mieux réagir et soutenir les survivants via la pratique de jeux de rôles.

D’autres événements offerts ont inclus des réunions d’information sur les droits de chacun sur le campus et concernant la loi vis-à-vis de la dénonciation d’agressions sexuelles, un coin d’auto-traitement thérapeutique, une vigile pour les femmes autochtones assassinées et disparues, ou encore un atelier fermé pour les survivants.

Un bon début, mais il reste beaucoup à faire.

Cette semaine de campagne et d’information annuelle est l’une des récentes initiatives de plus en plus mises en place par l’Université McGill elle-même (et non des étudiants), ayant pour objectif « d’accroître la compréhension et d’engager le dialogue autour du consentement, des agressions sexuelles, du harcèlement, et des relations saines » selon son organisatrice Bianca Tetrault. Un autre exemple était la nouvelle vidéo sur le consentement présentée avant et pendant la semaine d’intégration aux nouveaux étudiants et les formations toujours plus poussées dispensées au staff de Frosh.

Cependant, s’il s’agit de bons débuts, il reste beaucoup à faire, à commencer par prendre plus en compte la voix des étudiants dans la création et mise en place effective de politiques sur le harcèlement et les agressions sexuelles à McGill.

Si cette semaine d’activités visait à engager le dialogue avec les étudiants, rappelons que le fruit de deux ans de travail du « Sexual Assault Working Group » (Groupe de travail sur la politique contre les agressions sexuelles, ndlr), composé (en partie) et dirigé par des étudiants, a finalement été rejeté en mars 2016 par le Bureau du doyen, et que la nouvelle proposition de politique lancée par l’Université ignore de nombreux aspects importants évoqués dans celle présentée par le groupe étudiant.

Si l’organisation d’événements tels que la campagne de #Consentement McGill est cruciale et nécessaire, il faut encore aller plus loin. L’organisatrice de cette campagne, Mme Tetrault, a répondu à nos questions quant au futur de cette initiative : « Nous espérons continuer à étendre la conversation et élargir notre champ d’action dans la communauté. Cette année était la première où nous sommes allés bien au-delà de notre message fondamental pour inclure des événements traitant de problèmes clés par rapport à la violence sexuelle sur notre campus. » 

Et Mme Tetrault de terminer avec un message d’encouragement à destination de la communauté mcgilloise dans son ensemble : « Nous espérons que les membres de McGill nous suivront — ainsi que les autres initiatives et services sur le campus — tout au long de l’année afin de lutter pour un changement à notre portée. » À suivre donc.


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