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i‑Week à McGill

À la découverte de la culture syrienne. 

Vittorio Pessin

La semaine dernière se tenait l’édition  de l’année 2016 du i‑Week à McGill. Sur presque une semaine, différents organismes de la vie étudiante organisaient des activités allant d’expositions de photos à des projections de films pour mettre en valeur la diversité culturelle et le côté international de la vie étudiante. Samedi dernier, dans la cafétéria du Pavillon Shatner, l’Association des étudiants syriens (McGill Syrian Students Association, ndlr) présentait ce pays à la communauté. 

L’événement en question, intitulé « La Syrie : berceau de la civilisation » (Syria : Cradle of Civilization, ndlr), comprenait plusieurs volets.  C’était aussi l’occasion pour les étudiants d’origines syrienne du Québec d’en apprendre plus sur la terre de leurs aïeux. Dans la cafétéria, il y avait quatre sections principales : poésie, histoire, géographie et gastronomie.

Lyrisme syrien

En art et poésie, deux poètes syriens étaient présentés. Le premier, le plus contemporain des deux, c’est Nizar Qabbani (1923–1998). Ce dernier aimait toucher des sujets allant de la femme à son pays, et était reconnu pour ses mots simples à comprendre, mais forts en émotions. Le deuxième, un auteur classique, est Abdul Ala al-Ma’arri (973‑1058). Ayant vécu à l’époque du Califat, sa prose était puissante. Al-Ma’arri était un sceptique de la religion et un rationaliste à tel point  qu’il est vu par certains comme « le plus vieil athée de l’Histoire ». On raconte aussi qu’il serait né aveugle. Son magnum opus, intitulé en français L’Épître du Pardon, est considéré comme une œuvre dantesque avant l’époque du célèbre Florentin. 

Outre ces deux poètes, il y avait aussi des photos et des tableaux. Les photos cherchaient à présenter la Syrie tel que se la remémorent les organisateurs, ce qui est bien différent de l’image chaotique  présentée par les médias. Les peintures, quant à elles, sont l’œuvre de peintres modernes et célèbres, et avaient aussi pour but de prouver que la Syrie n’est pas que guerre et sang. Enfin, il y avait aussi une exposition de traditionnels savons d’Alep, faits à base de baies de laurier, ainsi que des habits traditionnels. 

Vittorio Pessin

Une histoire riche et diversifiée

Côté histoire, l’équipe organisatrice s’est surpassée afin de nous concocter une frise chronologique de l’histoire de la Syrie, qui remonte  jusqu’en 800 000 avant J.C., pour terminer en 2016. Afin de mieux illustrer cette histoire, l’équipe a préparé une carte du pays, en identifiant les plus grandes villes, et en détaillant ce qui les rend unique. On cherchait à faire un lien avec le nom de l’événement, et prouver que la Syrie est véritablement le berceau de la civilisation. 

Des entrées et desserts ont permis aux participants de découvrir la gastronomie de ce pays du Moyen-Orient. En entrée, on nous présentait des kibbeh (petites boulettes de viande hachée avec des oignons et de la farine), les fatayer sabanekh (petites pâtes farcies d’épinards), des feuilles de vignes farcies et du fattett hummus (casserole de hummus et de pain pita avec du paprika et des pois chiches). En dessert étaient servis du riz au lait, ainsi que des atayef, ces petites crêpes farcies de fromage et de noix. Le tout était accompagné d’un petit sirop sucré. L’offre gastronomique était délectable, et tous ont apprécié goûter à la cuisine de ce pays. 

Somme toute, cet événement aura réussi sa mission. Selon la  v.-p. aux affaires externes de la McGill SSA, Geeda Ismail (U2, Majeures en Physiologie et Mathématiques), le but de cette association était de rassembler la communauté syrienne sous les aspects culturels et sociaux, tout en aidant dans l’effort humanitaire auprès des réfugiés. L’association veut aussi illustrer la culture, l’héritage et l’histoire de la Syrie pour nous en apprendre davantage sur ce pays qui a plus à offrir au monde que les images de guerres montrées dans les médias.


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