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Marche de l’ASSÉ contre l’austérité

Très faible participation des étudiants mcgillois malgré des efforts associatifs.

Chloé Mour

Alors que 50 000 étudiants étaient en grève dans tout le Québec ce jeudi 5 novembre pour protester contre les coupes et la rigueur budgétaire du gouvernement Couillard, l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante (ASSÉ) organisait une manifestation anti-austérité dans les rues de Montréal. S’y joignait le contingent officiel de l’Université de McGill, sous la tutelle de McGill Against Austerity (McGill contre l’austérité, ndlr), jeune association étudiante, créée fin septembre, à la suite de la semaine anti-austérité de l’Association des Étudiants de l’Université de McGill (AÉUM), comme nous l’explique le membre Adam McKenzie.

Chloé Mour

Différence culturelle ?

Une relative nouveauté qui explique en partie la faible mobilisation mcgilloise pour cette marche de grande ampleur, au vu des très rares étudiants présents pour se joindre à cette marche. La manifestation, se joignant aux enseignants en grève, n’a vu qu’une petite vingtaine d’étudiants mcgillois s’y associer. Une table d’information où l’on distribuait café et dépliants — en anglais exclusivement -— avait été placée dans la très courue porte Roddick pour sensibiliser et éduquer les passants.

Un participant nous a expliqué avoir tenté d’encourager des étudiants en première année, habitant en résidence, à venir, sans succès. Adam McKenzie quant à lui y voit aussi une « différence de culture universitaire » entre anglophones et francophones, ces derniers étant plus portés à descendre dans la rue. Une partie importante du corps étudiant internationale et souvent peu concernée par les enjeux locaux contribue aussi à ce problème de démobilisation. Ben Mendell, participant, affirme tout de même que les étudiants internationaux « devraient prendre part à cette marche en soutien pour leurs collègues étudiants.» Emily Boytinck, v.-p. aux affaires externes à l’AÉUM, reconnaît que la plupart des étudiants québécois se rendent par eux-mêmes à la manifestation, mais a insisté, malgré la maigre participation, que « chaque nouveau visage est un succès, la mobilisation anti-austérité est un processus lent et sur le long-terme.»

Adam McKenzie dénonçait aussi l’incompatibilité entre AÉUM et l’ASSÉ. La première étant trop modérée par rapport à le seconde, mais précisait que l’on « n’a pas besoin de l’ASSÉ pour se rallier contre l’austérité à McGill » et que l’AÉUM soutenait activement McGill Against Austerity*dans sa lutte.  Emily Boytinck a noté que la structure horizontale de l’ASSÉ et sa pratique interne de démocratie directe ne convient pas à l’AÉUM. Elle ajoute que l’ASSÉ est majoritairement composée d’associations facultaires et départementales comme par exemple l’Association des Étudiants en Histoire de l’Art et Communication de McGill, seule entité mcgilloise membre, très peu par rapport à d’autres université telles UQAM et UdeM, dont plusieurs facultés entières sont membres.

Ceci intervient alors que l’AÉUM doit toujours décider de quelle association étudiante joindre entre l’Union Étudiante du Québec (UÉQ) et l’Association pour la Voix Étudiante au Québec (AVEQ) suite à la dissolution de la Fédération Étudiante Universitaire au Québec (FEUQ). L’AÉUM compte soumettre ce choix aux étudiants mcgillois dans un référendum au prochain semestre d’hiver.

Chloé Mour

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