Aller au contenu

Trick or Eat

Un projet pour pallier l’insécurité alimentaire chez les étudiants.

Luce Engérant

L’équipe de McGill Food Systems Project (MFSP) aura traversé les innombrables intempéries du climat entre les 28 et 30 octobre derniers afin de mener à bien l’évènement Trick or Eat. Le concept est simple : les étudiants et le personnel étaient invités à troquer leurs denrées non périssables pour des friandises. Au passage, la joyeuse équipe de MFSP en profitait pour sensibiliser la population mcgilloise à l’enjeu de l’insécurité alimentaire, phénomène en rapide croissance auprès des étudiants selon les organisateurs.

Une nouvelle équipe

Pour l’occasion, Le Délit a rencontré May Hobeika, étudiante en économie et en environnement et coordonnatrice aux affaires externes de MFSP. C’est avec passion et enthousiasme qu’elle nous fait découvrir les activités de cette association ainsi que les enjeux alimentaires au cœur de leurs préoccupations. Hobeika est revenue sur l’histoire un peu chaotique  de ce club étudiant qui s’est dissous à de maintes reprises ces dernières années. Cependant, cette année, confirme-t-elle, MFSP revient avec force avec une équipe très motivée afin « de poser des actions concrètes telles que la mise en place des évènements pour sensibiliser les étudiants de l’université aux enjeux alimentaires.» La jeune étudiante nous explique aussi que la mission de MFSP a grandement évolué ces dernières années. Initialement, l’objectif était d’offrir du soutien aux étudiants effectuant des Projets de Recherche Appliquée (Applied Student Research Projects, ndlr) qui touchent l’alimentation et l’insécurité alimentaire. Désormais, ils souhaitent concentrer leurs efforts sur la sensibilisation des membres du campus sur ces enjeux. 

Au total, plus de 62 denrées ont été accumulées au cours de l’évènement Trick or Eat. MFSP remettra ces dons à l’organisme La Porte Jaune (The Yellow Door) qui va se charger de distribuer ces denrées de façon tout à fait anonyme aux étudiants. L’initiative fait partie du mouvement mondial Meal Exchange qui s’est tenu à travers une centaine d’établissements universitaires situés principalement au Canada, aux États-Unis et en Australie.

Luce Engérant

Des données manquantes

L’insécurité alimentaire qui touche les étudiants n’est pas un sujet très médiatisé au Québec, car il existe sur la place publique une certaine vision trompeuse des étudiants qui sont souvent perçus comme des enfants gâtés. La fameuse bourde de Richard Martineau sur les résaux sociaux, lors de la grève étudiante, qui n’en revenait pas de voir des étudiants boire de la sangria et téléphoner sur une terrasse d’Outremont, témoigne de cette vision peu avantageuse que certains membres de la société ont des étudiants. Résultat : il existe très peu d’organismes qui s’attaquent au problème de l’insécurité alimentaire auprès d’eux.

Hobeika affirme que selon les données de Statistique Canada, sur lesquelles MFSP se base, l’insécurité alimentaire toucherait plus de 4 millions de Canadiens et les étudiants constituent le groupe d’âge où la croissance de ce fléau est la plus élevée, ce qui confirme l’ampleur de ce phénomène. Selon elle, le peu de choix et les prix exorbitants des cafétérias de l’Université constituent des problématiques majeures. De plus, avance l’étudiante, il n’existe aucune statistique ou travail de recherche sur la situation des étudiants de McGill. Sans statistiques ni données officielles, il devient alors difficile de mesurer l’ampleur du fléau au sein de l’Université. Toutefois, MFSP – sous la houlette de la coordinatrice Anna Cécilia Portello – est en train de réaliser une recherche étudiante sur le sujet.

En somme, pour Hobeika et le reste de la courageuse équipe de MFSP, l’Halloween n’est pas seulement une occasion de faire la fête et se gaver de friandises, mais aussi le moment idéal pour venir en aide à ceux qui en ont besoin.


Articles en lien