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Après la polémique

EUMC McGill tient une table d’information sur le campus.

Inès Léopoldie-Dubois

Mercredi dernier, WUSC McGill (World University Services of Canada, soit Entraide Universitaire Mondiale du Canada, EUMC, ndlr), la branche mcgilloise de l’organisme national EUMC tenait une table d’information à l’intersection Y, et ce pour toute la journée. Cette association canadienne a pour but de promouvoir l’accès à l’éducation et à l’emploi. Il s’agit donc de donner des opportunités aux jeunes défavorisés dans le monde pour les aider à améliorer leurs conditions de vie. EUMC McGill et leur programme d’étudiants réfugiés (PER) permet chaque année de faire venir deux étudiants réfugiés à McGill. En effet, chaque étudiant au premier et deuxième cycle contribue au programme grâce à 50 centimes prélevés chaque semestre sur la facture scolaire totale.

Inès Léopoldie-Dubois

Une table pour informer

Le but de leur table d’information mercredi dernier était de faire découvrir l’association aux étudiants mcgillois et de les sensibiliser à la migration forcée et l’impact que cela peut avoir sur l’éducation des jeunes. Un événement important pour l’association, surtout que les 50 centimes prélevés chaque semestre ne sont plus suffisants pour soutenir le PER, comme nous explique Daniel Kent, membre de l’association et élève en quatrième année. Il est donc important pour l’association de se faire connaître de plus en plus par les étudiants, surtout en vue de leurs efforts pour augmenter les frais à un peu moins d’un dollar par semestre afin de pouvoir accueillir six réfugiés l’année prochaine (quatre Syriens et deux venant de camps au Malawi ou au Kenya). Amélie Fabian, coprésidente de l’association, affirme que l’administration doit ajuster sa redevance à l’inflation, chose qui n’a pas été faite depuis la création du programme en 1986. « C’est donc vital pour EUMC McGill de se faire connaître des étudiants », ajoute-t-elle.

« En tant qu’étudiants universitaires nous avons une voix et une possibilité réelle d’impacter la vie de quelqu’un grâce au programme.»

Un événement controversé

Afin d’attirer l’attention et sensibiliser les élèves, l’événement, initialement appelé « Mock refugee camp on campus »,(Faux camp de réfugiés sur le campus, ndlr) prévoyait la disposition de tentes en face de l’université dans lesquelles les membres de l’association se seraient trouvés avec des brochures et affiches. L’idée était donc de créer un espace ou les bénéficiaires du PER et membres d’EUMC McGill auraient pu s’exprimer sur leur expérience, mais aussi sur le travail que fait l’association. Or, cette idée a été très mal reçue par une partie de la population estudiantine, qui trouvait que l’idée donnait une image très réduite et minimaliste de la vie dans un camp de réfugiés. Une lettre ouverte écrite par deux étudiantes et recueillant des centaines de signatures a été partagée dans un événement appelant à l’annulation totale de l’événement. Finalement, après discussions avec des exécutifs de l’AÉUM, et vu l’envenimement des réactions sur Facebook, l’idée des tentes a été abandonnée. Cependant, la controverse a permis à EUMC de se faire connaître, et a même poussé des gens à aller voir leur table d’information, à se renseigner sur les actions d’une telle association, et potentiellement à s’y investir dans le futur.

Inès Léopoldie-Dubois

Une visibilité inespérée

Peu connue de la communauté mcgilloise, EUMC McGill est pourtant une association dont les résultats se font vraiment ressentir par la population visée. En effet, chaque année des étudiants viennent étudier à McGill à travers le PER, un programme qui, selon les bénéficiaires, change leur vie. La controverse engendrée a donc permis à EUMC de gagner une visibilité sur le campus beaucoup plus grande que celle espérée. Comme nous dit Amélie Fabian, « la crise des réfugiés est un sujet important surtout en ce moment et en tant qu’étudiants nous avons une voix et une possibilité réelle d’impacter la vie de quelqu’un grâce au programme. Il est donc important que les gens nous connaissent et sachent ce que l’on fait.»

Inès Léopoldie-Dubois

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