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HAUTE, influences réciproques

À l’aube de la sortie de leur tout premier EP Reciprocity, le duo musical mcgillois HAUTE a accepté de répondre aux questions du Délit. 

David Uzochukwu

Le Délit (LD): Tout d’abord, pourquoi ce nom de groupe : « HAUTE » ?

Romain Hainaut (RH): On a une formule pour cette réponse d’habitude !

Anna Magidson (AM): Oui parce qu’on nous le demande tout le temps. Déjà, on voulait un nom qui marchait en français et en anglais. Et HAUTE représente bien l’esthétique qu’on avait en tête.

RH : On voulait qu’à partir de notre nom on puisse déterminer qu’on a des racines françaises…Parce qu’il y a un contraste entre la musique américaine qui est très énergique, presque violente, et la touche française qui est plus raffinée et délicate. Et on a un petit peu ça en nous, surtout Anna, qui est très influencée par le R&B américain et puis moi j’ai été influencé par la musique française. On trouvait que le nom permettait de garder cette connotation de la french touch tout en faisant de la musique anglophone.

AM : Et aussi, visuellement, le mot « haute », je trouve ça très agréable à voir, sur papier.

« Le nom du groupe permet de garder la french touch tout en faisant de la musique anglophone. »

RH : On voulait faire quelque chose d’élégant sans pour autant être arrogant ou prétentieux.

LD : Et c’est pour marquer le contraste que vous n’avez que des titres anglais ?

RH : On a des titres anglais surtout parce que c’est la langue dans laquelle Anna préfère écrire et chanter pour l’instant.

AM : On n’avait pas vraiment pour but de marquer un contraste mais c’est vrai que c’est assez drôle que malgré le nom français, toutes les chansons soient en anglais.

LD : Les deux premières chansons que vous avez sorties : « Down » et « U should know » sont plutôt calmes, sur un ton assez posé. Est-ce que toutes les chansons de votre EP seront comme ça ?

AM : Non, il y a des chansons qui sont un petit peu plus agressives tandis que ces deux chansons sont vraiment des balades. « So high » ou « Reciprocity », par exemple, sont plus rapides.

LD : Justement, parlez-nous un peu de votre EP.

RH : Donc notre single digital va sortir sur iTunes vendredi prochain, le 2 octobre. Et ensuite, le reste de notre EP sortira le 23 mais la précommande sera annoncée dès vendredi !

LD : Vous aviez défini une ligne directrice pour votre album ? Ou bien est-ce que vous vous êtes donné beaucoup de liberté, sans idées précises de ce que ça allait donner ?

RH : On s’est donné pas mal de liberté dans le sens où on n’a pas fait des chansons par rapport aux autres chansons. On a fait chaque chanson individuellement mais les textes d’Anna ont quand même des thèmes qui les rapprochent. Parce que ce sont tous des morceaux assez sentimentaux en fait. Il y a toujours une relation entre deux personnes.

AM : Oui ce sont toujours des dialogues. C’est un petit peu ça le but des chansons. Et justement, le titre de l’EP c’est Reciprocity et pour qu’il y ait une réciprocité, il faut que ça soit un dialogue.

LD : Comment est-ce que vous définiriez votre style musical ?

RH : Je n’arrive pas à mettre un terme dessus mais je pourrais en mettre deux. C’est de la musique électronique mélangée à du R&B contemporain.

AM : C’est une fusion de genres différents. Et beaucoup de gens me disent que ça ressemble à du trip hop.

LD : Au niveau de la composition, ça se passe comment ?

AM : À la base, c’était moi qui faisait une petite démo sur GarageBand, les paroles et les accords au piano et un petit beat en dessous, puis Romain orchestrait toute l’instrumentation. Mais ça dépend, parfois c’est lui qui m’envoie des rythmes et j’écris les paroles par-dessus. C’est assez fluide.

RH : Ouais c’est un échange, c’est vraiment moitié-moitié.

LD : Si vous avez commencé à faire du son et de la musique en laquelle vous croyez, c’est que vous avez l’impression d’avoir quelque chose de spécial à apporter…

AM : Et bien notre marque c’est justement la fusion de genres et la fusion de nationalités. Et surtout l’harmonie qu’on arrive à avoir entre nous deux, parce que c’est assez rare quand même de pouvoir travailler avec quelqu’un comme ça.

LD : Ça s’est fait tout seul ?

AM : Ouais carrément, on ne se connaissait pas avant de travailler ensemble.

« C’est assez rare de rencontrer des personnes qui arrivent à intégrer deux cultures tout en obtenant un résultat cohérent. »

RH : On s’est rencontrés avec ça en fait, sur un groupe Facebook de musiciens de McGill. Et on a commencé à travailler ensemble avant de se rencontrer en vrai.

AM : Oui voilà. Heureusement qu’on n’a pas envie de s’entretuer (rires). Ce qui nous démarque c’est juste qu’on transcende un peu les genres et qu’on a un penchant pour la musique.

RH : Parce qu’on ne peut pas vraiment caractériser notre musique de « française » vu que, dans les textes, elle ne l’est pas. Mais on est quand même français et il n’y a pas tant de Français qui font ce style de musique. En tout cas c’est peut-être un des points qui nous a rendus plus intéressants auprès des gens avec qui on a signé cet été.

AM : Même si ce n’est pas rare de rencontrer des gens qui viennent de deux nationalités différentes, c’est assez rare de rencontrer des personnes qui arrivent à intégrer deux cultures tout en obtenant un résultat cohérent. 

LD : D’autres projets après cet album ?

RH : Oui ! On va travailler sur une mixtape gratuite qui sera quelque chose de moins léger, fait un peu plus instinctivement et plus orienté hip hop, qui sortira cet hiver. Composé de une ou deux covers de chansons R&B des années 2000 et peut-être des « featuring » de rappeurs de la scène locale d’ici. À confirmer.

LD : Maintenant, des questions un petit peu plus personnelles : si vous deviez choisir un concert auquel aller dans votre vie ?

AM : Moi, ça serait Stevie Wonder, c’est obligé. Ou Amy Whinehouse mais c’est plus possible. Et puis Mickael Jackson aussi.

RH : J’aurais kiffé voir Led Zeppelin en concert, je crois que ça aurait été mon concert préféré. Quand j’étais plus jeune j’écoutais du rock, et même si je n’en écoute plus trop, je trouve qu’en concert c’est plus sympa à voir que de la musique électronique. 

LD : Et est-ce qu’il y a un artiste avec lequel vous aimeriez travailler ?

AM : J’aimerais bien travailler avec Frank Ocean, avec Tink –une rappeuse de Chicago–, avec Timbaland…Ou Kanye West.

RH : On avait dit « un » artiste (rires). Moi j’aimerais bien travailler avec James Blake, le producteur anglais, et puis comme chanteur ou chanteuse…

AM : Shakira ! Non, Rihanna !

RH : Ah oui, j’avoue Rihanna…je ne rigole même pas, ça me plairait vraiment.

LD : Et enfin, si vous deviez donner un conseil à des étudiants qui voudraient se lancer dans la musique ?

RH : Youtube (rires). Non mais c’est vrai, on apprend tout sur Youtube.

AM : Moi je dirais : profite des ressources qu’offre Montréal, va voir des concerts, va à des sessions open-mics. Et puis, rencontre des gens, parce qu’il y a plein de gens de notre âge qui s’intéressent à tout ça.

RH : Et passes du temps à t’entraîner, à faire de la musique. C’est avec le temps qu’on fait des trucs bien.


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