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Obsolète, la FEUQ ?

La FAÉCUM va voter sur sa sortie de la FEUQ.

La Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM) a présenté un rapport suggérant la sortie de la FAÉCUM de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), à l’occasion de son conseil central du 25 février dernier. Le rapport, signé par l’ensemble du comité exécutif de la Fédération, propose que les diverses associations étudiantes décident de la potentielle sortie de la FAÉCUM, ainsi qu’un débat soit tenu quant à la création d’une nouvelle organisation nationale étudiante lors du congrès annuel qui aura lieu à la fin mars.

Outre le vide énorme que causerait le départ de la FAÉCUM au sein de la FEUQ, l’idée de la création d’une nouvelle organisation nationale étudiante représenterait un véritable tremblement de terre pour la sphère politique étudiante québécoise. En effet, la FAÉCUM, un des membres fondateurs de la FEUQ en 1989, représente avec ses 40 000 étudiants la plus grande association membre de la FEUQ, et exerce à ce titre une influence assez importante en son sein. 

L’équipe du comité exécutif de la FAÉCUM a expliqué dans un rapport très critique les raisons de sa désillusion vis-à-vis du travail de la FEUQ : « La FEUQ n’est plus en mesure de répondre aux aspirations de ses membres et n’est plus efficace d’un point de vue politique », peut-on lire dans le document. Le mandat de la FEUQ, qui est de réunir diverses associations étudiantes pour mieux défendre leurs intérêts lors de négociations avec le gouvernement provincial, est, selon le document, compromis entre autres par des problèmes de structure et de gestion. Ceux-ci se sont reflétés, toujours selon le rapport, par les reculs en matière des droits des étudiants. On compte entre autres les nombreuses compressions budgétaires en matière d’éducation au Québec, l’augmentation de l’endettement étudiant et des frais de scolarité, ou encore le sous-financement des fonds de soutien à la recherche.

Ce que redoute la FAÉCUM à court et moyen terme, c’est surtout une communauté étudiante québécoise dénuée d’une organisation forte pouvant la protéger et la défendre de certaines politiques gouvernementales qui pourraient lui être nuisibles. « Il importe que notre association étudiante nationale soit en mesure de faire face à ces défis majeurs qui se poseront inévitablement », prédit le rapport. La perte de crédibilité récente de la FEUQ ne fait selon eux qu’empirer cette situation. La sortie de la FAÉCUM de la FEUQ verrait néanmoins cette dernière encore plus affaiblie, ce que craignent certains membres des comités exécutifs d’autres associations étudiantes. La FEUQ a quant à elle refusé de commenter le rapport de la FAÉCUM.

En guise de solution de rechange à la FEUQ, le rapport propose la création d’une nouvelle organisation nationale québécoise et invite d’autres associations à se joindre au mouvement. La décision reste toutefois entre les mains des associations étudiantes de l’Université de Montréal. Vincent Fournier-Gosselin, le secrétaire général de la FAÉCUM, a affirmé au Délit que la décision sera prise de manière démocratique et que la création d’une nouvelle fédération dépendra des diverses associations étudiantes, à l’Université de Montréal et ailleurs : « Il sera important d’assoir tout le monde autour d’une table une fois que la décision aura été prise. L’important c’est de réunir le plus grand nombre d’associations étudiantes. » Les associations étudiantes de l’Université du Québec à Rimouski, Chicoutimi et à Trois-Rivières ont fait part le 26 février de leur appui à l’idée d’une nouvelle « structure nationale à leur image [des associations]», dans un communiqué de presse. Victor Bilodeau, vice-président aux affaires politiques et externes du Regroupement des étudiantes et des étudiants de maîtrise, de diplôme et de doctorat de l’Université de Sherbrooke (REMDUS), a quant à lui affirmé qu’il ne souhaitait « ni la TaCEq, ni la FEUQ, mais une association pour les membres et par les membres ». 

D’autres craignent qu’une nouvelle fédération fondée par la FAÉCUM implique une trop grande influence de celle-ci, forte de ses 40 000 membres. Une source officielle d’une autre association étudiante membre de la FEUQ a de son côté affirmé souhaiter « un débat honnête, transparent, et d’égal à égal ». Dans les circonstances actuelles, où nombreux sont ceux qui voient la FEUQ comme obsolète, l’avenir de cette dernière dépendra donc peut-être de la décision des associations de la FAÉCUM à la fin du mois de mars.


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