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Prendre l’oseille et se tirer ?

La démission de M. Bolduc provoque un remaniement ministériel.

Yves Bolduc a annoncé jeudi le 27 février qu’il démissionnait de son poste de ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport et de ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de la Science auprès du gouvernement de Philippe Couillard. Par la même occasion, il renonce à son poste de député de la circonscription de Jean Talon. M. Bolduc retournera à la pratique médicale, une carrière qu’il avait mise en pause il y a un peu plus de quatre ans à l’occasion de son entrée en politique pour le Parti Libéral Québécois (PLQ).

Alors que l’ex-ministre a qualifié sa démission de « décision personnelle », l’événement est très probablement lié aux nombreuses controverses dont le ministre a fait l’objet, déclenchant des frictions au sein du gouvernement. Récemment, un débat avait éclaté à propos de déclarations concernant des fouilles à nu dans les écoles ; durant l’été, M. Bolduc avait aussi provoqué un tollé lorsque la Régie d’Assurance Maladie du Québec (RAMQ) lui avait réclamé le remboursement des primes versées pour des patients qu’il n’avait pas pu suivre, ses fonctions de médecin étant interrompue pour son mandat.

Réactions

Le premier ministre Couillard a exprimé son soutien quant à la décision de M. Bolduc, rappelant qu’il est « un excellent médecin », et que cette démission annonce « des bonnes nouvelles pour plusieurs patients aujourd’hui. » Il a aussi remarqué la  « sérénité » du démissionnaire face à une décision difficile.

Du côté de la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), la nouvelle est bonne : « il est grand temps d’avoir un ministre attitré à l’enseignement supérieur, qui va être capable de défendre les enjeux de l’éducation face au Conseil du Trésor » a déclaré son président, Jonathan Bouchard. Du côté de l’Association pour une Solidarité Syndicale Étudiante, c’est une « grande surprise », quoi que la nouvelle ne soit pas si importante que cela. L’ASSÉ compte aborder « plus largement la vision complète de l’éducation et des services publics. C’est clair qu’on ne croit pas que ça va changer grand chose », a déclaré la porte-parole Camille Godbout, en entretien téléphonique avec Le Délit.

Remous gouvernementaux

La nouvelle de la démission ne passe toutefois pas inaperçue, notamment parce que M. Bolduc compte partir avec son allocation de transition d’un montant d’environ 152 000 dollars. C’est une décision sévèrement critiquée par certains, vu que la démission de Bolduc a eu lieu moins d’un an après son élection, une période considérée un peu courte pour prétendre à une prime : M. Couillard a conseillé à l’ex-ministre d’être « plus que sensible à l’inquiétude […] des citoyens sur cette question », en plein contexte d’austérité.

Le poste de ministre de l’Éducation sera repris par François Blais, jusqu’ici ministre de l’Emploi et de la Solidarité sociale, dont le portfolio sera remis entre les mains de Sam Hamad.


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