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« Nous ne sommes pas en crise »

Le Sénat débat du budget, des valeurs universitaires et de la santé étudiante. 

Luce Engérant

C’est un conseil du Sénat bien chargé qui s’est tenu le 18 février dernier, en présence des doyens des facultés, représentants élus du corps enseignant et du corps étudiant. La réunion s’est ouverte sur les remarques de la principale Suzanne Fortier, dans son rôle de présidente de l’assemblée, à propos du rapport Tremblay-Roy, publié en décembre dernier, et qui proposait certaines réformes du financement de l’enseignement supérieur dans la province. « Il y a encore du travail, on ne sait pas trop où ni quand ça se terminera », a‑t-elle expliqué, et a ajouté qu’il y a néanmoins un consensus général sur la direction à prendre.

Après la présentation par le vice-principal Masi sur la question de l’incorporation d’activités de recherche dans les cours de premier cycle, la deuxième question portait sur l’implémentation d’une approche pan-universitaire de la santé mentale des étudiants. Le vice-principal adjoint Ollivier Dyens a expliqué que l’université tient à assurer « les changements les plus positifs à l’environnement étudiant », dans un souci d’équilibre viable entre l’aide fournie aux étudiants et le mandat universitaire. 

Principes universitaires

La question de la révision du rapport sur les principes de la mission universitaire a été longuement débattue lors de la séance. Mme Fortier a exprimé sa satisfaction vis-à-vis de la première déclaration officielle des principes de McGill : « nous avons toujours eu des principes », a‑t-elle dit souriante, « mais nous n’avons jamais eu de rapport de ces principes » en bonne et due forme. Le doyen en intérim de la faculté d’études religieuses Ian Henderson a quant à lui affirmé que « le principe de liberté académique n’est pas qu’un principe qu’il nous faut reconnaitre, c’est l’âme, le principe distinctif et définitif de l’existence d’une université.» La présentation de la motion a été l’occasion d’un débat entre les sénateurs, dont certains ont exprimé des doutes sur la nature et la définition de la responsabilité académique dans le rapport. Le Sénateur John Galati a souligné l’importance d’une définitionsclaire des responsabilités, ainsi que des acteurs en position de juger de leur application : « il est dangereux de conjuguer liberté et responsabilités académiques dans le texte », a‑t-il conclu. La principale a mis un point final à la discussion en assurant que toutes les contributions seront prises en considération dans les modifications, dans la mesure du possible. 

Conjuguer le budget et l’austérité

M. Masi a ensuite exposé en détail les prévisions budgétaires pour l’année académique à venir. Le vice-principal s’est félicité de l’efficacité de McGill dans la gestion de ses dépenses jusqu’ici : la première vague de coupes a été bien pensée, et l’esprit de prévention devrait laisser McGill dans une bonne santé financière au terme de cette année académique 2014–2015, dans une meilleure santé en effet que ses consœurs québécoises. Toutefois, « on ne peut pas continuer à faire tout ce que l’on fait » : cette meilleure santé équivaut à un déficit environnant les 7 millions de dollars. Les coupes prévues s’élèveront à environ 2 à 3% du budget dédié à chaque faculté et département. 

M. Masi a assuré aux membres de l’assemblée que la priorité de McGill reste d’allouer des financements envers la recherche afin de remplir le mandat universitaire. De plus, il sera hors de question de renoncer aux promesses de l’Université envers les boursiers. La principale a conclu en affirmant que : « nous sommes dans une situation difficile, mais pas dans une situation de crise.»


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