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Les jeunes, un bon parti

Au fil de la campagne.

Depuis des années nous est brassé le même refrain sur les jeunes qui ne s’intéressent pas à la politique et sur les politiciens qui ne s’intéressent pas aux jeunes. On tentait de séduire les familles, la classe moyenne, les baby-boomers et autres lors des campagnes électorales, mais rarement tentait-on d’aller chercher le vote des jeunes. Un pas dans la bonne direction pour briser ce cercle vicieux a été fait en 2012. Les jeunes ont pris la rue, ont manifesté, ont fait entendre leur voix et surtout n’ont pas abandonné. Ils ont été voter massivement aux élections et le Parti Libéral a été délogé après neuf ans de pouvoir. Dès lors, les jeunes s’étaient imposés sur la scène politique. Ce groupe démographique est intéressant pour les politiciens en raison de sa capacité d’expansion. Il n’est pas surprena1nt que beaucoup tentent de les courtiser. Les promesses brisées du Parti Québécois (PQ) sur les frais de scolarité ont par contre ralenti les ardeurs de nombreux jeunes face à la formation politique. Ceux-ci se sont tournés vers d’autres options, comme Québec Solidaire ou Option Nationale, tous deux de gauche et souverainistes. Arrive la course à la chefferie du PQ, pour laquelle l’élection se déroulera en mai prochain.

Au PQ, courtiser les jeunes est donc devenu très populaire chez les candidats en raison des gains potentiels que leur vote représente. La gratuité scolaire au niveau postsecondaire n’aura jamais été plus d’actualité que lors des dernières années, Québec Solidaire et Option Nationale ayant déjà rallié de nombreux jeunes avec cette promesse. Certains candidats ont déjà avancé leurs pions dans cette direction pour attirer ces jeunes vers le PQ à l’occasion de la course à la chefferie.

L’éducation, un thème récurrent chez tous les candidats

Alexandre Cloutier, député du Lac-Saint-Jean et candidat à la chefferie, a choisi pour sa campagne de mettre l’accent sur un renouveau de l’éducation. Il a laissé présager qu’un gouvernement péquiste dirigé par sa personne apporterait des changements importants à l’un des plus gros secteurs de l’État québécois. M. Cloutier souhaiterait qu’un demi-milliard de dollars soit investi dans la réforme du système d’éducation. Cela équivaudrait-il à la gratuité scolaire ? Il faudra attendre qu’il se prononce plus sur le sujet pour en être sûr, mais cela reste très plausible. 

Pierre Karl Péladeau (PKP) a quant à lui annoncé sa candidature de façon modeste devant une foule d’étudiants rassemblés à sa alma mater, l’Université de Montréal, le 27 novembre dernier. Suite à une question du public, il a mis fin aux doutes en affirmant son intention de briguer la succession de Pauline Marois. Même s’il est dit que l’annonce de la candidature était spontanée, l’endroit et le moment étaient particulièrement appropriés. Lors d’une conférence qui avait plus l’air d’une discussion de salon que d’un discours de politicien habituel, PKP s’exprimait de façon fluide et familière à propos de ses projets et idées, dont la gratuité scolaire, à laquelle il a fait référence. Le choix de l’annonce de la candidature devant une foule d’étudiants démontrait l’importance que les jeunes auront dans la course.

Les candidats ont marqué le 28 janvier à leur calendrier : ils seront tous présents en chair et en os ou virtuellement à l’Université de Montréal pour un débat dans le cadre de la Semaine de la Souveraineté organisée par l’Association des Jeunes Péquistes de l’Udem. Du côté du Comité national des jeunes du Parti Québécois(CNJPQs) présidé par Léo Bureau-Blouin, on refuse d’appuyer un candidat, mais on peut se douter que la gratuité scolaire sera une condition primordiale à un appui potentiel. 

La course à la chefferie montrera l’importance que les jeunes peuvent avoir en politique. Les politiciens s’intéressent aux jeunes, reste maintenant à savoir si ceux-ci saisiront l’opportunité de faire une différence, à nouveau. 


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