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AÉUM, AÉCSUM, AÉFA : le bilan

Bilan du semestre passé et projets futurs des VP aux affaires externes.

Éléonore Nouel

Le portefeuille du vice-président aux affaires externes, lorsqu’il s’agit de politique étudiante, est l’un des plus étendu et implique généralement une visibilité médiatique et un engagement politique assez considérables. Le fait que les titulaires de ces postes, souvent sollicités par les associations et syndicats étudiants extérieurs au campus (AÉUM, AÉCSUM, AÉFA), soient cette année francophones dans les trois plus grandes associations étudiantes mcgilloises représente un atout considérable pour les relations entre nos associations étudiantes et le reste de la communauté étudiante québécoise. Les politiques d’austérité étant un thème récurrent cette année, tous trois se sont impliqués d’une manière ou d’une autre en les dénonçant, ainsi que leurs effets sur les étudiants. Hormis cet enjeu, les trois v.-p. mènent des projets plutôt différents dû aux divergences entre les mandats des trois associations étudiantes, bien qu’on puisse voir un parallèle entre les enjeux d’intérêt pour les v.-p. de l’AÉUM et de l’AÉFA.

Amina Moustaqim-Barrette – Association Étudiante de l’Université McGill

Forte de sa maitrise du français et de son engagement politique, Amina Moustaqim-Barrette s’est chargée de cultiver des liens et de coordonner des actions entre l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) et les différents syndicats étudiants au Québec comme la Confédération des associations d’étudiants et étudiantes de l’Université Laval (CADEUL), la Fédération des associations étudiantes du campus de l’Université de Montréal (FAÉCUM), ou encore le syndicat étudiant de Concordia. La désolidarisation de l’AÉUM d’avec la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ) en juin 2014 avait redoublé l’importance de ces liens avec les syndicats alentour, et le semestre d’hiver sera l’occasion de faire fructifier ces relations renforcées.

L’engagement politique de Moustaqim-Barrette, particulier auprès de l’association Divest McGill et dans la coalition des Étudiants Contre les Oléoducs (ÉCO), lui a d’ailleurs valu des critiques lors de ce premier semestre en poste : on craint une trop forte politisation de l’AÉUM. En entretien avec Le Délit, Amina Moustaqim-Barrette s’est toutefois défendue en soulignant le caractère politique « primordial » de son poste, plus que pour d’autres représentants de l’AÉUM. Malgré une participation historique à l’Assemblée générale en octobre dernier, l’investissement de la masse étudiante dans les discussions de politique sur le campus reste un défi à relever. La v.-p. aux affaires externes soutient qu’il faut promouvoir le rôle de l’AÉUM auprès des étudiants afin de permettre une meilleure compréhension des actions prises et une image plus positive de l’organisation auprès de ceux qu’elle représente.

Quant aux affaires liées à la communauté francophone, habituellement dans le portfolio du v.-p. aux affaires internes, elles ont été assumées pour cette année par Amina. Ces activités passent tout d’abord par ses relations fructueuses avec les autres syndicats étudiants québécois, mais incluent aussi l’organisation de la Francofête et d’autres événements touchant les francophones du campus. 

Julien Ouellet – Association des Étudiants en Cycles Supérieurs de l’Université McGill

Contrairement aux autres associations étudiantes mcgilloises, l’Association des étudiants des cycles supérieurs de l’Université McGill se démarque par son implication plus accentuée dans les enjeux politiques québécois. Natif du Québec, Julien Ouellet illustre bien cette position et est régulièrement en contact avec les syndicats étudiants québécois, notamment la Fédération étudiante universitaire du Québec (FEUQ), auprès de laquelle il affirme que l’AÉCSUM jouit d’une bonne crédibilité grâce à l’assistance de tous les administrateurs de l’AÉCSUM à certains congrès de la FEUQ. La sensibilisation des membres de l’association à l’impact des politiques d’austérité sur leurs études afin de les mobiliser contre les coupes budgétaires et les hausses de frais de scolarité constitue l’un des enjeux les plus importants de l’année pour Julien Ouellet. La sortie de l’AÉCSUM de la Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ) est l’autre priorité du v.-p. aux affaires externes cette année. L’adhésion jugée trop coûteuse de l’AÉCSUM à la Fédération sera décidée lors d’un référendum les 15 et 16 janvier prochains (voir page 3). Vis-à-vis des membres de l’AÉCSUM, les préoccupations du v.-p. aux affaires externes sont plus matérielles que politiques. L’un de ses projets majeurs est la création d’un nouveau système d’assurance médicale publique pour les membres de l’AÉCSUM, pour le moment au stade embryonnaire et en cours de discussion avec la FEUQ et le gouvernement québécois. À cela s’ajoutent des négociations pour l’obtention de réductions sur les cartes de transports en commun de la Société de transport de Montréal (STM). Trop souvent reléguée aux oubliettes de la politique étudiante mcgilloise, l’AÉCSUM souhaite se rapprocher des autres associations étudiantes et faciliter les interactions entre les membres. Pour ce qui est de la francophonie à McGill, Ouellet et la v.-p. aux affaires académiques de l’AÉCSUM Jennifer Murray comptent organiser des soirées de conversation française afin de faire connaitre la culture québécoise aux membres de l’AÉCSUM. 

Lola Baraldi – Association Étudiante de la Faculté des Arts

En tant qu’association facultaire, l’Association Étudiante de la Faculté des Arts (AÉFA) s’occupe généralement plus de l’organisation d’événements sur le campus que de l’aspect politique au niveau universitaire ou provincial. Cependant, en sa qualité de v.-p. aux affaires externes, Lola Baraldi s’implique là où elle peut et défend ses convictions avec vigueur, une liberté particulière au poste de v.-p. aux affaires externes et qu’elle confie apprécier beaucoup. Les événements clés du premier semestre étaient pour elle la coordination entre les différentes associations participant à la semaine du consentement ainsi que les diverses activités organisées par le Comité d’engagement communautaire (ACE), deux projets qu’elle considère comme des réussites. En revanche, la GradFair organisée en novembre dernier a connu une plus faible participation que les années précédentes due à une campagne promotionnelle moins réussie. À cause d’une vague de démissions à l’AÉFA au premier semestre, l’association a pris du retard dans certains de ses projets, notamment dans l’organisation des Speed Lectures par Mme Baraldi, une série de conférences animées par des professeurs de McGill, mais qu’elle espère pouvoir organiser ce semestre. Quant aux aspects plus politiques de son portefeuille, la v.-p. aux affaires externes souhaite officialiser le soutien de l’AÉFA à Divest McGill, ainsi qu’à la campagne de solidarité contre l’austérité. Contrairement à l’AÉUM cette année, le portefeuille concernant les affaires francophones, réunies sous la Commission des affaires francophones (CAF), ne tombe pas sous la responsabilité du v.-p. aux affaires externes, ce qui est bien dommage car elle est la seule française de son exécutif.


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