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Budget fédéral 2014

Empiètement sur les compétences provinciales.

Le ministre des Finances du Canada, Jim Flaherty, a dévoilé le mardi 11 février le nouveau budget canadien pour l’année 2014. Son dixième budget est marqué non seulement par un focus sur les travailleurs et les étudiants, mais aussi par une continuation de sa politique d’austérité, ce qui a entraîné les critiques de plusieurs provinces au pays. Le gouvernement conservateur de Stephan Harper se concentre sur l’atteinte de l’équilibre budgétaire en 2015.

Le budget inclut de nouveaux fonds alloués aux infrastructures, à la recherche universitaire, et à l’assistance aux chômeurs. Une augmentation de 50 sous par paquet de cigarettes et un délai de trois ans pour l’achat des nouveaux équipements pour l’armée sont également prévus.

Un fait marquant du nouveau budget est l’ajout de 1,5 milliards de dollars pour la recherche universitaire. Cette somme vise à soutenir la recherche dans les domaines de la science, des technologies et de l’économie dans les institutions partout au Canada.

« Ceci est un moment essentiel pour l’excellence en recherche et en innovation au Canada », a dit aux médias David Barnard, président de l’Université du Manitoba et  du conseil d’administration de l’Association des universités et collèges du Canada, en répondant au budget.

Outre ces nouveaux fonds de recherche, le gouvernement versera plus de 100 millions de dollars en prêts sans intérêt pour le Programme canadien de prêts aux apprentis, une extension du Programme canadien de prêts aux étudiants. Ce dernier programme accorde des prêts de 4000 dollars sans intérêt pour les étudiants en stage. Ce projet fait partie du plan des conservateurs de financer les programmes ciblés au développement de la main d’œuvre.

La Subvention canadienne pour l’emploi est un des programmes définis dans le budget. Le taux de chômage au Canada demeurant à 7%, cette subvention  donne l’opportunité aux Canadiens de recevoir la formation dont ils ont besoin pour pouvoir occuper les emplois disponibles. Jusqu’à la sortie du budget, le gouvernement fédéral n’avait pas encore atteint un accord avec les provinces afin de mettre ce projet à l’œuvre. Cependant, Monsieur Flaherty a déclaré que son gouvernement va aller de l’avant avec ce projet, avec ou sans la coopération des provinces.

Par conséquent, les provinces, le Québec inclus, attaquent le ministre Flaherty et son budget. La première ministre québécoise Pauline Marois dénonce le gouvernement fédéral en disant qu’il veut s’immiscer dans une compétence provinciale, surtout avec la Subvention canadienne pour l’emploi. Elle reproche au gouvernement fédéral de gâcher des fonds fédéraux pour les mesures de formation alors que le Québec détient déjà des programmes qui touchent à la formation des travailleurs.

« Je suis outrée de ce qu’il y a dans le budget fédéral. Ils sont entêtés comme c’est pas possible, ils font payer le prix aux Québécois », déclare Madame Marois en point de presse. « Ils veulent absolument dépenser de l’argent à côté des systèmes que l’on a et ils n’ont même pas d’institution pour être capables de gérer le tout », a‑t-elle ajouté. « Il ne négocie pas, il veut nous imposer sa décision, ce qui est inacceptable. C’est du véritable gaspillage ».

Elle critique aussi les nouveaux fonds fédéraux pour la recherche universitaire. Elle explique que l’éducation tombe sous les pouvoirs provinciaux et qu’il vaudrait mieux donner ces fonds directement aux provinces pour qu’elles puissent l’appliquer comme elles le veulent.

Madame Marois n’est pas la seule politicienne qui critique le gouvernement fédéral. La première ministre de l’Ontario, Kathleen Wynne, a contesté la décision du gouvernement de couper la répartition de financement en Ontario. « Monsieur Flaherty semble être concentré sur l’austérité », a‑t-elle décrié.

Le ministre Flaherty a répondu en disant que c’est à cause de la croissance de l’économie ontarienne que la province ne reçoit plus autant de financement qu’avant. S’attendant à ces reproches, Monsieur Flaherty a dit : « quelques personnes disent que le budget est ennuyeux. Je considère ça comme un compliment. »


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