Aller au contenu

Un rendez-vous sensoriel

Chihuly : un univers à couper le souffle.

Dale Chihuly est un sculpteur de verre américain actuellement exposé au Musée des Beaux Arts de Montréal (MBAM). Né en 1941 dans l’état du Washington, Chihuly a acquis une renommée internationale dans les années 1960 grâce à ses magnifiques sculptures de verre. Après avoir développé ses techniques à la Rhode Island School of Design (RISD), ainsi que dans une usine de fabrication de verre à Venise, Chihuly a poussé les limites de la sculpture de verre en créant des œuvres  gigantesques. Le verre étant un matériau extrêmement fragile et difficile à manier, les compositions extravagantes de l’artiste et leurs formes subtiles et raffinées semblent presque irréelles. En 1971, Chihuly participe à la fondation de la Pilchuck Glass School à Washington, et il a même établi un programme centré sur le verre dans son ancienne école, RISD.  Considéré comme le Tiffany de notre époque, ses œuvres sont exposées partout dans le monde.

 

Un monde hypnotisant

Son exposition au MBAM est une vraie expérience visuelle et sensorielle. Il y présente huit environnements immersifs (dont quatre ont été créés pour le site d’exposition même), et la visite est rapide et intense. Chihuly nous invite à entrer dans son univers avant même l’entrée au musée : une œuvre monumentale est en effet placée devant le bâtiment sur la rue Sherbrooke. L’exposition en elle-même se trouve dans le pavillon Hornstein, de l’autre coté de la rue, auquel on accède en passant par le souterrain. Avant même le début de la visite, tout semble majestueux, notamment grâce aux grands escaliers et la colonnade du péristyle ornée de gigantesques disques de fleurs en verre. En haut des marches, on peut admirer son œuvre Roseaux Turquoises, composée de près de 200 morceaux de verre d’un turquoise vif et pur, taillés comme des lances et plantés dans des troncs d’arbres. Enfin face à l’exposition même, on est automatiquement hypnotisé, les yeux tournés vers le ciel, fixant le Plafond Persan formé d’une multitude de pièces de verre coloré placées sur un faux plafond transparent. La salle s’en retrouve subtilement éclairée de toutes les couleurs d’un arc-en-ciel et nous laisse bouche bée. Les salles suivantes sont bien plus sombres, afin de mettre encore plus en valeur les couleurs des sculptures. L’atmosphère est bel et bien à couper le souffle. L’éclairage fait ressortir les ombres des sculptures qui s’étendent sur les murs, ajoutant un effet dramatique à l’exposition. L’œuvre Tours et les lustres nous fait comprendre les difficultés et les compétences techniques requises pour un tel travail. Ces sculptures sont de tailles impressionnantes et constituées de centaines de tentacules de verre, surmontées d’une structure d’acier. Attachées soit au plafond soit au sol, les sculptures se complètent parfaitement, donnant l’impression de marcher à travers un univers magique remplis de stalactites et stalagmites géantes.

 

Le jardin secret de l’artiste

L’installation Mille Fiori est, elle aussi, de taille surprenante, traversant une énorme pièce : c’est de loin l’apogée de cette exposition. L’œuvre est inspirée de l’enfance de l’artiste passée dans le jardin fleuri de sa mère. Installé sur une petite plateforme, Mille Fiori est d’une beauté incomparable et nous donne l’impression d’être en train d’observer un jardin féerique. Cette impression ne nous quittera plus jusqu’à la fin de la visite. La forêt de verre, éthérée et mystérieuse, a été créée en soufflant du verre blanc rempli de gaz d’argon et de néon, donnant une couleur rose subtile et une forme particulière, ressemblant  à des tiges poussant d’un bulbe. Enfin, Chihuly nous offre ses fabuleux Macchia pour finir l’exposition en beauté. Les Macchias sont d’énormes fleurs, toutes dotées de deux couleurs, une à l’intérieur, une à l’extérieur. L’artiste s’exprime ainsi : « Je suis obsédé par la couleur. Je n’en ai jamais vu une seule que je n’aimais pas ! » Et au fond, pourquoi pas ? Ce n’est pas plus mal, car ses œuvres communiquent une joie infaillible. Il est possible d’affirmer avec certitude que rares sont les expositions d’art contemporain qui transmettent une telle énergie positive. Un lieu idyllique pour des étudiants qui chercheraient à décompresser après une semaine de cours bien chargée.

 

 

 


Articles en lien