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Une marche au pas de course

Plusieurs centaines de manifestants pour dénoncer la brutalité policière.

La manifestation contre la brutalité policière du Vendredi 15 mars 2013 n’a même pas eu le temps de débuter avant que la police n’intervienne pour disperser la foule.
Comme chaque année à la même date, les plus grandes villes du monde occidental sont marquées par des manifestants dénonçant la brutalité des policiers et des escouades anti-émeutes. Prônant le pacifisme, le Comité Opposé à la Brutalité Policière (COBP) condamne à coups de slogans les nombreuses bavures de la police, qui remettent en question la démocratie à même l’institution, et qui sont souvent ignorées par les médias.
Cette manifestation a une connotation particulière à Montréal et au Québec en général, alors que le Printemps Érable est encore frais dans les mémoires et, pour beaucoup, loin d’être une histoire finie. Ce vendredi, ils étaient quelques centaines à exprimer leur opposition à un service de police connu pour sa violence et dénoncé par l’Organisation des Nations Unies (ONU).
La manifestation, avant même d’avoir lieu, était officiellement illégale sous le Règlement P‑6, où il est écrit qu’«au préalable de sa tenue, le lieu exact et l’itinéraire […] d’une assemblée, d’un défilé ou autre attroupement doit être communiqué au directeur du Service de police ou à l’officier responsable », ce qui n’a pas été fait par la COBP. Par ailleurs, ce même document précise qu’il est « interdit de participer à une manifestation […] le visage couvert ». Ainsi certaines personnes se sont-elles faites arrêter avant même le début de la manifestation, annoncé à 17 heures, pour le port d’un bonnet ou d’une cagoule. Une d’entre elles s’est débattue en criant que « c’est l’hiver ». D’autres arrestations arbitraires ont eu lieu au début de la manifestation ; de jeunes gens se sont vus plaqués au mur sans une énonciation de leurs droits, alors qu’ils ne présentaient, à première vue, aucune attitude suspecte.
Le reste de la manifestation est ensuite devenu plus une course qu’une marche. Avec l’aide de la cavalerie et de la Sécurité du Québec (SQ), le groupe s’est vu séparé en deux. Tandis qu’un restait sur Maisonneuve, l’autre était poussé vers la Place des Arts et la rue Sainte-Catherine. Plusieurs grenades assourdissantes ont été lancées pour faire disperser la foule, qui répondait à coups de « On reste groupés ». Alors que l’anti-émeute pourchassait les manifestants, ces derniers invitaient au calme et à la marche ; « la dernière chose à faire, c’est de répondre à la provocation des policiers », lance un des organisateurs de la COBP ; « ne vous laissez pas tenter par la violence ». Malgré ces paroles, des projectiles ont été lancés vers les policiers à nombreuses reprises.
Selon le COBP, 298 arrestations ont eu lieu, ce que l’organisation dépeint comme « un record d’absurdité pour le SPVM ». Les manifestants ont été dispersés « pour de bon » une heure et demie après le début du regroupement et une arrestation de masse de 150 personnes a eu lieu, selon Le Devoir.


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