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Plus qu’une manifestation, une résistance !

Un millier de manifestants dénoncent le Sommet sur l’éducation

Un millier de manifestants ont pris les rues de Montréal hier soir afin de dénoncer le Sommet sur l’éducation supérieure. Les manifestants se sont d’abord réunis au Square Cabot, proche de la station de métro Atwater, dans une atmosphère calme. Une des protestataires a affirmé vouloir attirer l’attention de Pauline Marois, chef du Parti Québécois (PQ) et première ministre, en produisant une énorme boule de neige. Initiative fort appréciée par les plus jeunes de la masse, comme une petite fille de cinq ans qui, armée d’une pelle rouge, s’est ardûment mise à la tâche.

La gaieté a cependant vite fait place à une certaine haine à l’encontre du Sommet et de ses organisateurs dans les paroles clamées à travers la foule. Les slogans favoris du Printemps érable sont ressortis, parsemés d’insultes contre une police jugée trop violente et injuste. La gratuité scolaire était très présente dans les esprits, comme en témoigne cette jeune élève de secondaire : « il y a un sommet qui ne traite pas de la gratuité scolaire. [Cette manifestation], c’est un signe de résistance ». Pour d’autres étudiants du cégep du Vieux-Montréal, le Sommet de l’éducation « ne parle pas des vrais enjeux, comme la gratuité scolaire ».

Le cortège se met en marche et mille personnes prennent l’avenue Atwater vers le sud, occupant les deux bords et coupant la circulation. À coups de « police partout, justice nulle part » et de banderoles sur lesquelles on peut lire « nous ne négocierons pas le recul social à votre faux Sommet », la masse a commencé à se diriger vers Arsenal, où se tient le Sommet, escortés de toutes parts par la police anti-émeute.

Après de nombreux détours dans les petites rues de Saint-Henri, la marche a pris fin devant les grilles d’Arsenal, où le Service de Police de la Ville de Montréal (SPVM) ainsi que la Sûreté du Québec (SQ) avaient hautement sécurisés les lieux. Le nombre de policiers est « abusif », lance d’ailleurs Paul-Alexandre, étudiant à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).

Après un quart d’heure de doutes et sans altercation, la marche a repris son cours en direction du centre-ville, au gré des manifestants se trouvant à sa tête, et suivie par la police. Toujours pacifiquement, le cortège est arrivé sur la rue Sainte-Catherine, au milieu des acheteurs tardifs scandant « le capital nous fait la guerre, guerre au capital ».

Alors que la marche touchait à sa fin, un passant insulte les protestataires, affirme que leur « résistance » ne sert à rien. Peu après, des projectiles ont été lancés à la police anti-émeute. Le SPVM qui avait escorté le cortège depuis deux heures a réussi à disperser la foule aux alentours de la Place des Arts. Au moins deux arrestations ont eu lieu. Certains manifestants se sont ensuite réunis sur la place Emilie-Gamelin, mais cette fraction de la manifestation initiale s’est vite dispersée.

Une manifestation appelée par l’ASSÉ est prévue demain. Selon la page Facebook officielle, plus de quatre mille personnes seraient attendues au Square Victoria à 14 heures.


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