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Philoctète au MAI

McGill Classics Play présente sa traduction originale du classique de Sophocle.

Le Département d’Études classiques nous invite à découvrir l’histoire de Philoctète, dans une traduction originale de la pièce de Sophocle. Les étudiants du Département d’Études classiques ont travaillé depuis près d’un an pour mener à bien ce projet, avec plusieurs mois de traduction suivis de quelques mois de répétition. C’est la troisième année que le département organise l’événement, sur l’initiative de Lynn Kozak, jeune professeure assistante, qui avait déjà participé à un projet similaire à l’Université de Nottingham. McGill Classics Play rassemble donc chaque année une troupe d’étudiants passionnés de théâtre antique. Après Eschyle et Euripide, c’est au tour de Sophocle d’être traduit et interprété à McGill.
La particularité de la pièce tient dans la traduction originale qui est présentée. Elizabeth Ten-Hove, metteuse en scène, confie au Délit, dans une entrevue : « On a passé une bonne partie de l’été à traduire le texte de Sophocle. Le but était d’obtenir un texte plus actuel, tout en conservant la poésie de l’auteur ». Il est impressionnant de voir des étudiants jouer une pièce qu’ils ont eux-mêmes traduite, avec des mots qu’ils ont choisis, s’assurant de travailler un texte qui les touche.
La troupe change à chaque année, et les différents rôles sont ouverts à tous. Elizabeth Ten-Hove précise que s’il y a bien eu des auditions formelles, tous les candidats ont été retenus et ont intégré le chœur. Avec quatre rôles principaux, la courte pièce ressemble à un huis clos. Philoctète est une pièce moins connue, et une tragédie peu commune, avec des personnages qui ne meurent pas.
Dans l’ensemble, la performance des jeunes comédiens amateurs est passable. Le chœur remplit son rôle de faire-valoir, et les quatre autres comédiens livrent une performance mitigée. Travis Schroeder, dans le rôle d’Ulysse, donne l’impression d’être trop près de son texte, ce qui l’empêche de développer toutes les facettes de son personnage. Lewis Innes-Miller, quant à lui, rend un Philoctète qui manque de profondeur et dont la douleur convainc peu. Giuletta Fiore, en revanche, dans le personnage de Néoptolème, rayonne par son implication envers le texte et sa maîtrise de l’espace scénique.
Cependant, la réussite de l’entreprise n’est pas là. L’amateurisme apparent qui caractérise souvent les productions étudiantes cache souvent les engagements et les sacrifices des uns et des autres, et remplit fréquemment un rôle tout autre. McGill Classics Play est avant tout une occasion de découvrir la tragédie antique et les classiques grecs. C’est aussi une opportunité pour les étudiants de faire l’expérience de la scène.


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