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Maria et Tony s’invitent sur les planches du Moyse Hall

La Société de Théâtre de Premier Cycle (AUTS) nous propose cette année une adaptation d’un classique : la très célèbre comédie musicale West Side Story. Une réalisation qui a tout d’une représentation universitaire : de la qualité proche du pro et de la bonne humeur.

Charlotte Delon

La grande Pomme

West Side Story est un Roméo et Juliette adapté aux rues new-yorkaises de la fin des années 50. Une comédie à l’apparence légère qui traite du malaise social américain. Entre les danses et les histoires d’amour, on oublierait presque que l’on nous parle de racisme, des problèmes d’intégration de la communauté portoricaine dans la Grande Pomme et d’intolérance.

Sur les planches du Hall Moyse tout y est : le linge étendu, les graffitis, les combats, les pleurs et les sourires. L’adaptation est de fait très proche de la version cinématographique : vous ne serez pas déçus si la pièce vous a plu sur grand écran.

La symbolique des costumes est un peu facile mais procure une aisance de compréhension. En effet, les gangs sont reconnaissables au premier coup d’œil : codes couleur et unité grâce aux converses. Au-delà de la simple symbolique, les costumes permettent aussi de traduire la position d’entre-deux de Tony. En effet, alors que les Jets ont des rayures horizontales et les Sharks des verticales ; Tony en a des diagonales. Facile, mais clair !

Maria et Tony : l’emblème d’une génération

Les premiers rôles sont réalisés à merveille. Piper Ainsworth interprète le rôle difficile de Maria d’une façon très touchante. Elle entre dans les robes de la jeune portoricaine de façon naturelle et sa voix de soprano atteint des hauteurs impressionnantes. Les deux chefs de bande Bernardo et Riff, respectivement interprétés par Doran Satanove et Ryan Kligman, ont une présence sur scène qui a tout des grands. Et si Christopher Stevens-Brown (Tony) parait un peu fade sur scène, il a une voix incroyable qui dissipe tout doute qu’il pourrait y avoir sur le casting. L’émotion qu’il arrive à transmettre grâce à ses « Maria » est palpable quand la lumière se tamise. Mais s’il fallait choisir une star en dehors du couple de tête d’affiche, ca serait Anita c’est sûr. Vanessa Drusnitzer a tout du personnage : l’audace, la présence sur scène et la force de caractère.

Des quatre groupes de seconds rôles (les Sharks, les Jets et les deux groupes de compagnes respectives), seuls les Jets sont vraiment époustouflants. On les croirait sortis directement de la ville : l’accent, le dynamisme, ils ont tout ! Le quatuor danse, chante sans relâche et joue la comédie à merveille. Et pour cause, ils ont suivi des cours de diction pour maîtriser l’art de l’accent new-yorkais ! Les Sharks ont été aidés aussi. Ils chantent dans un accent qui n’est pas le leur avec une aisance qui illustre de nombreuses heures de répétitions. Un membre de la direction nous précise que c’était l’un des aspects les plus durs des répétitions.

Si les seconds rôles laissent un peu à désirer, les premiers rôles dansent, chantent et jouent de façon incroyable. Des jeunes qui ne s’arrêteront sûrement pas là.

Un projet de longue haleine

La société de théâtre de premier cycle ne se limite pas à McGill. Vu que la compagnie est reconnue au-delà du campus mcgillois, selon la productrice, des élèves de Concordia ainsi que des élèves en cycle secondaire viennent postuler pour des rôles.

Le projet a commencé il a presque un an. Fin avril, l’équipe de production était constituée. Pendant l’été, les chorégraphies et les scripts sont adaptés ou créés. Le casting a eu lieu en septembre et depuis les répétitions s’enchainent. Hannah Wood, la productrice, précise : « Ça représente énormément de temps et de travail. Il faut s’attendre a répéter sans cesse. C’est pour ça que c’est fait pour les passionnés ! »

Hannah Wood confie au Délit que le plus dur de la réalisation du spectacle a été le financement. « Depuis la crise de MUNACA nous ne sommes plus affiliés à l’université. » La production a été financée grâce aux démarches de l’exécutif qui ont permis d’accéder à divers fonds et bourses comme le Fonds de la vie de campus de l’AÉUM et du Conseil des Arts. Wood précise que la production représente un budget de 40 000 dollars et donc que le groupe essaie de revenir sous le giron de McGill afin que le financement soit plus simple dans les années à venir.

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Ne ratez surtout pas leurs prestations
Du 24 au 26 janvier et du 31 janvier au 2 février à 19h30 au  Bâtiment des Arts.
$15 pour les étudiants, $20 pour les autres.


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