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Sommet souverainiste

Une identité québécoise, mais pas mcgilloise.

Ce samedi 3 novembre s’est tenu le Sommet de la relève indépendantiste au centre St-Pierre. Le Sommet était organisé par le réseau Cap sur l’indépendance, une organisation regroupant de nombreux groupes souverainistes québécois, dont de nombreux comités étudiants du Québec. Bien que non-partisan, le réseau Cap sur l’indépendance a joui, pour l’organisation de ce Sommet, de la collaboration spéciale du Forum Jeunesse du Bloc Québécois, dont les bannières ornaient la salle de conférence.

Quoi qu’organisé en théorie pour les jeunes de moins de 30 ans, pour qui l’entrée au Sommet était gratuite, on pouvait voir parmi le public, environnant la centaine de personnes, de nombreuses personnes plus âgées, venues de Montréal et d’ailleurs au Québec. Les conférenciers, qui étaient nombreux dû au fait que le Sommet comprenait 8 conférences, allaient de membres du Bloc Québécois, comme Daniel Paillé, à divers journalistes, professeurs et autres militants souverainistes, dont Louise Mailloux, professeure de philosophie au cégep du Vieux Montréal et qui arborait le carré rouge.

Quant aux sujets abordés lors des conférences, ils portaient entre autres sur les liens entre le mouvement étudiant et l’identité québécoise, ou encore sur les intérêts québécois face au pouvoir fédéral.

Le forum n’a pas uniquement parlé de la question nationale ou du recul du français. Pour Maxime Laporte, coordonnateur du Réseau Cap sur l’indépendance, un des sujets les plus importants était notamment le rôle d’Ottawa dans le conflit étudiant et son rôle pour les intérêts des Québécois. Il dit : « Ce rôle est très clair notamment dans les coupures dans les transferts fédéraux au Québec pour l’éducation postsecondaire qui représentent environ 800 millions par année ». M. Laporte estime que les établissements anglophones sont sur-financés proportionnellement à la démographie anglophone au Québec.

Par exemple, l’Université McGill reçoit à elle seule « presque 37% du financement de la Fondation Canadienne pour l’Innovation », une fondation destinée à financer la recherche dans les universités. La rectrice de McGill, Heather Munroe-Blum, ne partagerait probablement pas cette opinion si elle l’entendait, elle qui s’était plainte que les universités québécoise étaient « dramatiquement sous financées » lors d’un discours au Conseil des relations internationales de Montréal.

Pas de mouvement souverainiste à McGill

Du côté des étudiants, ils sont venus de diverses universités et cégeps de Montréal et de Sherbrooke, et on notait une quasi-absence d’étudiants mcgillois. En effet, bien que les québécois représentent plus de la moitié des étudiants de l’Université McGill, on dénote une absence de club, comité ou organisation souverainiste, contrairement aux autres universités montréalaises.

Il y a eu dans le passé une cellule bloquiste, à présent dissolue, éclipsée par les clubs comme Liberal McGill ou Conservative McGill, plus populaires. Chloé Landry, VP francophone de Liberal McGill affirme que le peu de représentation des souverainistes à McGill « en dit beaucoup sur la présence de la communauté souverainiste à McGill », ajoutant cependant qu’il existe à Liberal McGill « un désir de refléter les valeurs canadiennes et libérales du bilinguisme ».

Selon Xavier Barçalou-Duval, président du forum jeunesse du Bloc Québécois, les souverainistes de McGill parlaient d’une « mauvaise collaboration de la part du restant de l’école ». Pour Evelyne Marcil, étudiante à McGill, « la souveraineté est un sujet tabou à McGill ». Les organisateurs du Sommet n’étaient donc pas surpris de l’absence de représentation de l’Université samedi. Maxime Laporte ajoute que McGill « peine à se définir comme québécoise », faisant référence tant à sa forte identité canadienne anglaise qu’au peu de mobilisation qu’avait connu McGill lors du Printemps Érable.

Le Sommet s’est terminé en fin d’après-midi. Les participants étaient également conviés à une Veillée de la Liberté, qui invitait les sympathisants à dialoguer et à se former des réseaux en vu d’actions futures.


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