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L’Ouest rencontre l’Est

Hong Kong : La plus occidentale des villes orientales sous la loupe d’un étudiant en échange dans la ville aux mille parfums

Webmestre, Le Délit | Le Délit

On a souvent du mal à décrire, à chaud, une expérience. On se perd dans nos impressions, nos sentiments ; on peine à prendre suffisamment de recul. Pourtant, à propos de Hong Kong, que l’on aime ou pas, un mot ressort sans cesse pour la qualifier : Grandiose ! N’est-ce pas trop ? Certainement pas.

Benoit Gauthier | Le Délit
Dès l’atterrissage, il suffit de jeter un œil à travers le hublot pour constater. À flanc de montagne et à l’orée de forêts se dresse une véritable jungle urbaine. Montréalais, je me croyais habitué à la ville. Hong Kong n’a rien à voir ! De colossales tours, toutes plus illuminées et hautes les unes que les autres, s’élèvent le long de la côte. Imaginez plus de sept millions d’habitants sur un minuscule morceau de littoral, la concentration urbaine atteignant les 30 000 personnes par km2 en moyenne [la densité est d’environ 25 000 habitants par km2 à Manhattan, NDLR]. De jour comme de nuit, un flot extraordinaire de personnes dévale les rues des différents quartiers. C’est alors que la dimension internationale de Hong Kong prend tout son sens. Le cantonais, l’anglais, l’hindi, le mandarin et l’espagnol envahissent vos oreilles. Le monde entier se donne rendez-vous ici, à Hong Kong, microcosme mondial.

Hong Kong se définit elle-même comme étant la métropole where East meets West. Je m’aperçois tous les jours davantage combien cela est vrai. Il suffit de se promener dans les rues de l’île centrale et de Kowloon pour apprécier cet intense mélange des cultures. Colonie anglaise entre 1842 et 1997, Central, le cœur économique de Hong Kong, reste très occidental. Entre ces immenses buildings toujours plus modernes et abritant aujourd’hui le siège des plus grandes compagnies, certains vestiges de l’ère britannique demeurent encore. En effet, il y a toujours ces fameux trams impériaux sillonnant les quelques bâtiments restants de l’administration coloniale ainsi que les pubs, chers aux 20 000 Britanniques vivant sur l’île. Il y règne une atmosphère que l’on retrouve souvent dans les différentes grandes villes d’Europe et d’Amérique du Nord. Cependant, Hong Kong n’est pas comme les autres. Située sur la côte sud de la Chine, elle se « ré-orientalise » tous les jours un peu plus. C’est en cela que le « Port aux Parfums » est unique. Il suffit de se rendre à Kowloon pour comprendre.

En effet, sur l’autre rive, un autre monde s’offre à nous. Kowloon, partie continentale et chinoise de Hong Kong est l’une des aires les plus densément peuplées au monde. C’est l’antithèse parfaite de Central. Ici, on se perd avec bonheur dans cette foule sans fin qui nous entraîne le long des marchés de rue et autres petits restaurants de Mong Kok et de Temple Street. À chaque carrefour, on découvre de nouvelles odeurs, des produits jamais vus auparavant. Les fruits, les poissons, les grigris sont alors étalés fièrement devant nous. Tout paraît si différent. On reste volontiers des heures entières à contempler ces choses si simples qui pourtant soudainement nous fascinent. On se prend alors à vouloir tout essayer, tout goûter, comme des enfants. Même si les gens parlent moins bien anglais que sur l’île, on se sent plus proches d’eux lorsqu’on doit imaginer les signes pour communiquer. On rit, on négocie, on s’étonne. C’est ce Kowloon authentique qui rend Hong Kong si spéciale.

Benoit Gauthier | Le Délit
Mille et une merveilles
Un véritable sentiment d’infini nous envahit lorsqu’on arrive ici. C’est aussi ça Hong Kong. En tant qu’étudiant en échange, on ne sait même plus où donner de la tête. Il y a tellement à faire ! Cette ville regorge d’attractions et d’événements, cachés ou non du grand public. Même le guide Lonely Planet ne pourrait tout répertorier. La première semaine, comme tout le monde, on fonce tête baissée vers ce qu’on croit être l’essentiel de Hong Kong. On fait alors le tour de Central en bateau, puis on se rend sur l’île de Lantau pour voir le big Buddha, la deuxième plus grande statue de Bouddha au monde. On enchaîne ensuite avec le pic de Victoria qui surplombe l’île et offre une vue panoramique unique sur l’ensemble de Hong Kong. Difficile alors de ne pas être bouche bée. Cependant, ce n’est que le début. C’est une ville où l’on doit marcher, se promener de rue en rue, de quartier en quartier afin de pouvoir pleinement l’apprécier. Si les touristes sont souvent pris par le temps et doivent faire des sacrifices, j’ai le luxe de pouvoir en profiter pendant tout un semestre.

Chaque quartier a ses propres événements qui forgent leur identité. On les découvre peu à peu, suivant les directions de ses amis locaux, toujours enthousiastes lorsqu’il s’agit de guider. Il y en a pour tous les goûts, tous les budgets. Il y a par exemple un événement absolument incontournable pour tous : les courses de chevaux du mercredi soir, à Causeway Bay. Pour moins de deux dollars, vous assistez à un véritable spectacle pour les sens. Dans cette immense enceinte, tout le monde se retrouve pour parier, dîner, boire et rire ensemble. Chaque course devient la course de votre vie. Vous n’avez foi plus qu’en votre cheval alors que la clameur des tribunes envahit vos oreilles. Dans un autre registre, les passionnés de nature et de marche peuvent quant à eux partir en randonnée aux alentours de la ville et accéder à de magnifiques plages désertes comme celle de Tai Long Wan. Tous ces grands moments défilent au rythme des festivals et autres célébrations, choses auxquelles les Chinois restent très attachés. Il y a toujours un air de fête à ces moments-là. Par exemple, lors du festival de la mi-automne, d’immenses lanternes illuminent le ciel alors que les dragons de toutes les couleurs traversent la ville de bout en bout. Tout le monde jubile. C’est cet ensemble qui fait une ville extraordinaire et pleine de surprises.

David Iliff
Un paradis pour étudiant
N’y allons pas par quatre chemins, Hong Kong est l’endroit idéal pour les étudiants qui cherchent à profiter pleinement de leurs années d’université. Tout d’abord, par son héritage historique et son emplacement géographique, c’est un bonheur pour tout amateur de cuisine. La diversité culinaire offerte est extraordinaire ; les cuisines du monde entier se côtoient ici pour satisfaire tous les appétits. La nourriture sud-asiatique est évidemment à l’honneur. Pour sortir, Hong Kong est considérée comme l’une des plus belles scènes d’Asie, que cela soit pour les concerts ou les clubs. Il y en a pour tous les goûts et tous les budgets. Enfin, sa multitude de bars de toutes nationalités en fait un excellent repère pour les étrangers. Sur la même Elgin Street, les bars anglais, espagnols, canadiens, japonais et français se font face, ce qui crée, en pleine coupe du monde de rugby par exemple, une ambiance très festive. Mais par-dessus de tout ce cela, ce sont toutes les perspectives de voyage qui font rêver les étudiants.

La porte d’entrée de l’Extrême-Orient
Il ne m’a fallu que quelques jours pour mesurer toutes les opportunités de voyage qu’offre Hong Kong. Pékin, Thaïlande, Tokyo, Malaisie, Shanghai, tant de noms qui défilent et qui vous ont fait rêver. Hong Kong vous l’offre sur un plateau. Tous les jours, à n’importe quelle heure de la journée, vous voyez des étudiants en échange, sac au dos et sourire aux lèvres, prêts pour le départ. Certains, comme Éric, étudiant québécois à HEC Montréal, profitent pleinement de l’occasion et vont de pays en pays en faisant, parfois, un détour par l’université si cela est vraiment nécessaire. Si ces voyages ont un prix, il existe mile et une manières de le faire baisser au minimum. C’est devenu un jeu entre les étudiants en échange, quitte à faire 24 heures de train jusqu’à Pékin ou dormir sous la tente dans un port de pêche. Cela en vaut tellement le coup. Ces possibilités de découvrir de nouvelles cultures, de nouveaux paysages et d’aller à la rencontre des différentes populations sont une source d’enrichissement personnel sans fin. Grâce à un positionnement géographique idéal, c’est ce que Hong Kong nous offre, pour notre plus grand bonheur.

The place to be ?
Tout au long de cet article, j’ai dressé un portrait élogieux de Hong Kong en essayant de mettre ses atouts en avant. Pour beaucoup d’entre nous, les étudiants en échange, après seulement sept semaines, une si bonne impression de cette ville commence à déteindre sur notre avenir. Finalement, pourquoi ne pas rester et vivre ici ? Il y a tellement d’avantages, pourquoi ne pas s’y établir ? Certains étudiants, comme Alex de Brisbane, ont déjà décidé de prolonger leur échange à l’université. Partout dans le monde, on ne cesse de nous dire, à nous étudiants, que le XXIe siècle se joue en Asie. Hong Kong pourrait être alors une parfaite destination…


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