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Certifié vert

Polytechnique reçoit la certification Campus durable ; où en est McGill ?

Webmestre, Le Délit | Le Délit

Se positionnant au cœur du développement durable, les futurs ingénieurs ont le privilège et la responsabilité d’agir en tant que catalyseurs essentiels pour la société. Le mardi 20 septembre, l’École Polytechnique de Montréal s’est vue décerner la certification Campus Durable par la Coalition jeunesse Sierra, témoignant d’un cheminement rigoureux mis en place au cours des dernières années.

De nombreuses mesures ont permis à l’École Polytechnique de se démarquer au fil des années. Que ce soit par la construction du nouveau pavillon Lassonde répondant au système d’évaluation LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) en matière d’économie d’énergie, ou par des incitatifs à l’utilisation du vélo comme mode de transport privilégié sur le campus, Polytechnique veut faire sa marque en intégrant le développement durable dans le cursus de l’université.

Il faut toutefois prendre la certification Campus durable pour ce qu’elle est réellement : elle n’est pas un aboutissement en soi, elle reconnaît plutôt la mise en place de mécanismes qui permettent une amélioration continue au sein de l’université. En effet, Polytechnique a maintenant une politique et un plan d’action en développement durable. De plus, un fonds destiné à subventionner les projets « verts » a été créé. « Ce n’est pas parce qu’un pavillon a des murs éco-énergétiques qu’il y a nécessairement des efforts environnementaux déployés au quotidien » nuance Daniel O’Brien, directeur sortant du comité environnemental de Polytechnique, Polysphère. Ainsi, la réalisation du plan d’action en matière de durabilité, élaboré pour la période 2011–2014, permettra de vérifier l’engagement actuel de la haute direction de cette université.

« Si l’école a accompli un grand pas il y a deux ans en engageant un conseiller au développement durable, les étudiants provoquent des changements depuis beaucoup plus longtemps » assure Monsieur O’Brien. Il ajoute que le prochain défi de Polysphère sera de faire du campus une « zone sans bouteille d’eau » une autre campagne de la Coalition jeunesse Sierra.

Alice Des | Le Délit

Sur le campus de McGill, l’eau en bouteille n’est plus un problème depuis l’installation de fontaines « intelligentes ». Ces distributrices d’eau sont idéalement conçues pour remplir les bouteilles réutilisables et font le décompte des bouteilles à usage unique épargnées. Mais McGill ne s’arrête pas là dans sa réflexion sur le développement durable de l’université. À McGill, la certification Campus Durable n’est plus dans la ligne de mire du Bureau du développement durable. Kathleen Ng, intendante de l’environnement à McGill, justifie la décision de l’université de ne pas appliquer en soulignant que « cette certification s’applique uniquement aux campus québécois. Aucun document n’est traduit et, avec les efforts qu’on doit mettre dans ce type d’application, on s’attend à un minimum de soutien ! » McGill envisage plutôt d’appliquer pour la certification donnée par l’Association for Advancement in Sustainability in Higher Education (AASHE), une attestation qui coûte moins cher et s’acquiert beaucoup plus facilement selon Madame Ng.

À l’occasion de la foire de l’environnement sur le campus du bas à McGill, le vendredi 23 septembre, l’intendante en environnement se réjouissait de l’intérêt des étudiants pour tout ce qui a trait au développement durable : « Cette foire est le résultat d’une demande des étudiants. Ils voulaient un événement rassembleur, amusant et qui aurait pour but de faire connaître à tous les avancées en environnement sur le campus » explique-t-elle. Les kiosques dressés sur le campus du bas mettaient en vedette notamment les efforts des services de restauration de McGill afin de devenir plus verts. Oliver de Volpi, chef exécutif, directeur des opérations dans ce qui a trait à la « durabilité » dans les cuisines de McGill, exprime son contentement : « Cela fait maintenant deux ans que tous les services alimentaires sont sous la même bannière à McGill, et nous avons accompli beaucoup de percées importantes, notamment dans notre intégration de produits locaux provenant du campus Macdonald. » Monsieur de Volpi est témoin d’un enthousiasme grandissant de la part de ses collègues producteurs, fournisseurs et aux cuisines. En effet, la collaboration avec le campus Macdonald va bon train si l’on considère que les achats de produits de ferme ont triplé de valeur en deux ans, passant de 5000 dollars à 15 000 dollars. Il assure d’ailleurs que 75% de ce qui est servi à McGill est produit de manière durable.

Ainsi, à McGill, la conscientisation à l’environnement va bon train et les retombées deviennent de plus en plus évidentes. De la même manière, à l’École Polytechnique, un véritable mouvement étudiant s’est fait ressentir sur le campus depuis 2002, date de renaissance du comité environnemental Polysphère.

Avec l’organisation de la Semaine de l’environnement, la promotion de la Journée sans voiture ou l’instauration d’îlots de récupération multimatières, le groupe fait preuve d’une action déterminante pour l’éducation et la sensibilisation au développement durable. Ce travail de fond a cumulé l’an passé par la remise au Bureau d’audiences publiques sur l’environement (BAPE) d’un mémoire sur l’exploitation des gaz de schiste par Polysphère.

À McGill ou à Polytechnique, tout cela témoigne d’une réelle prise de conscience étudiante.


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