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Le paradoxe de la liberté

« C’est dans les prisons que l’idée de liberté prend le plus de force et peut-être ceux qui enferment les autres dedans risquent-ils de s’enfermer dehors. » Jean Cocteau

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Comment crée-t-on la Liberté ? Est-elle possible ? Naturelle ? L’Homme, en prenant la liberté de pêcher un poisson par exemple, perpétue un acte dont les implications morales et économiques ne sont pas neutres. Cet été, deux événements distincts, mais similaires, ont permis d’illustrer ce débat. D’un côté il y a les quelques centaines de Vancouvérois qui, durant la nuit du 15 juin, lors de la finale de la Coupe Stanley, ont littéralement mis feu à leur ville ; de l’autre, les peuples tunisien, égyptien et les autres, ayant eux aussi semé la zizanie dans le monde arabe.

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On discerne certaines similitudes dans la forme : groupe de personnes révoltées, puis réprimées et arrêtées, intervention de la police anti-émeute, utilisation de gaz lacrymogènes, balles en caoutchouc, menottes, ainsi que bâtons, destructions matérielle importante, pillages et blessés. Sans oublier le positif : une grande solidarité, des gestes et d’actions courageuses, l’utilisation des médias sociaux comme moyen de propagation de l’information, ainsi qu’une réelle détermination à accomplir un but précis.
Pour ce qui est du fond, les deux cas sont bien distincts. À Vancouver, c’est avec surprise et même indignation que des milliers, et peut-être des millions, de personnes se sont réveillés le 16 juin 2011, avec, à la une partout : « Riots in Vancouver ». Si vous regardiez les diverses photos prises sur le vif par les médias canadiens et étrangers vous pourriez y déceler un reflet du questionnement soulevé plus haut. En d’autres termes, une image perverse de cette liberté d’agir.

C’est en voyant les images prises à Vancouver que certains ont dû se poser la question suivante : comment se fait-il que de telles événements aient lieu au Canada, et comment se fait-il que les émeutiers vancouvérois ne semblent pas réaliser leur chance de pouvoir vivre dans un environnement sain, sécuritaire, et où les opportunités sont multiples ?

Ceux qui ont bouleversé l’ordre dans le monde arabe ont ébranlé la scène internationale au printemps dernier en démontrant leur solidarité et leur foi en une chose : la Liberté, la même qui nous a été donnée il y a de ça quelques centaines d’années et qui s’est traduite, dans notre cas, par la construction d’un pays démocratique.

Malheureusement, bon nombre de ces émeutiers canadiens semblent aussi avoir oublié que leur liberté prend fin là où commence celle des autres, comme l’a écrit John Stuart Mill. À l’opposé, les Tunisiens, Égyptiens et autres, eux, se battent pour simplement accéder à une liberté de penser, d’agir, de s’autodéterminer politiquement et économiquement. Ces gens se sont soulevés contre l’autorité dans le but de réaliser leur rêve de jours meilleurs.

Ces événements soulignent donc un paradoxe : d’un côté nous voyons une émeute amenée par la liberté d’agir librement, et les autres créées par la motivation d’obtenir cette même liberté.


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