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Pour le statu quo au Canada

Cette institution séculaire forme nos traditions et assure notre distinction.

Ils ne souhaitent ni le retour du roi, ni un renforcement des pouvoirs des représentants de la reine au sein de la monarchie constitutionnelle. Comme l’explique Tom Richards, le coordonateur national de la branche jeunesse de la Ligue monarchiste du Canada, « Nous sommes pour la monarchie constitutionnelle, où le monarque est contraint par convention, et où il est une garantie du droit et non un législateur. »

La Ligue se bat depuis 1970 pour préserver la monarchie telle que nous la connaissons actuellement au Canada, ainsi que tous ses symboles. Leurs objets de lutte, affichés sur leur site Internet, comptent notamment la conservation du Dominion Day, l’érection d’une statue équestre de la reine sur la colline parlementaire (ce qui a été fait en 1992), l’obligation pour chaque bureau de Postes Canada de vendre des timbres à l’effigie de la reine, etc. Étienne Boisvert, porte-parole québécois de la Ligue, raconte que presque toutes leurs campagnes ont été couronnées de succès, à l’exception de leur tentative d’empêcher le retrait de la mention royale sur les lettres de créances des consuls. Cependant, « la décision est venue de Buckingham palace même », note Monsieur Boisvert.

Leurs figures principales ne semblent pas refléter l’aspect un peu nostalgique de leur quête : le président, Robert Finch, est dans la trentaine, le porte-parole du Québec, dans la vingtaine, et la Ligue compte depuis quelques décennies une branche « jeunesse ». Elle s’affiche aussi comme une source d’identité dans un Canada de plus en plus multiculturel. « Il y a bien sûr des Canadiens de souches, beaucoup d’anglophones, assurément, mais un Français nous a rejoint la semaine dernière et plusieurs nouveaux Canadiens acceptent cette tradition au même titre », précise Monsieur Boisvert.

À propos de la présence de francophones au sein de la Ligue, les voix sont unanimes : les Québécois sont sous-représentés. « C’est un de mes projets personnels », assure le porte-parole du Québec, « c’est un domaine qui s’améliore. Il n’y a pas beaucoup de francophones, donc les anglophones n’ont pas eu cette idée avant. » Tom Richards note aussi une amélioration depuis que le site a été traduit en français, il y a quelques années.

La branche jeunesse est active partout au Canada et possède un noyau dans les universités ontariennes comme celles de Toronto, d’Ottawa et de Queens, entre autres. Tom Richards a bien remarqué une certaine résistance de la part de plusieurs étudiants, lors de ses tournées dans les universités pour répandre la parole monarchique. « Très peu de personnes sont informées sur ce que signifie réellement la monarchie au Canada. Beaucoup la confondent avec la monarchie au Royaume-Uni. Certains sont très passionnés de par cette confusion », note  Monsieur Richards.

Une des principales fonctions de la Ligue est d’informer. Monsieur Boisvert explique que ce que « la ligue monarchiste vise c’est qu’on parle [de la monarchie]. Éveiller les consciences n’est pas quantifiable ». L’aspect local est important, et c’est pour cela qu’on encourage les petites actions, comme poster ses lettres avec des timbres de la reine ou demander à ses députés croyants d’inclure dans leurs prières une prière pour la reine. Bien qu’une certaine vision du Canada monarchiste coïncide avec l’idéologie de notre premier ministre actuel, la Ligue se considère comme une organisation strictement apolitique.

La Ligue compte dans ses prochaines activités la célébration du mariage du Prince Williams et de Kate Middleton et un accueil chaleureux, contrairement à ce que d’autres leur réservent, lors de leur tournée pancanadienne prévue du 30 juin au 8 juillet.


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