Vers 1904, un groupe de collectionneurs décide de rassembler des œuvres d’artistes marginaux et inconnus et de les vendre au bout d’une dizaine d’années. Ainsi, à la fin de la Première Guerre mondiale, la collection La Peau de l’ours réunit des œuvres qui avaient jusque là été rejetées par le milieu artistique. Séduit par l’idée de découvrir le nouveau Matisse, l’ancien sculpteur Robert Poulain convainc les membres de sa ligue de hockey de se joindre à lui dans la collection d’œuvres d’art. L’exposition organisée à la Maison de la culture Frontenac célèbre aujourd’hui les quinze ans d’existence de ce groupe québécois de collectionneurs d’art contemporain.

Les toiles sont disposées en fonction de leur valeur esthétique. En effet, Robert Poulain mentionne qu’il a disposé, par exemple, Land (2008) de John Ancheta aux côtés de Bruits (1996) de Louise Prescott parce que les lignes et les couleurs de ces deux toiles créaient des rappels et des contrastes intéressants pour l’œil. Outre les toiles de grand format, la collection La Peau de l’ours se différencie d’autres collections privées par sa forte personnalité. Toutes les œuvres de la collection semblent présenter une certaine agressivité. Non pas tant dans leurs propos, mais plutôt dans leur imposante présence, dans le geste vif et sec du peintre et dans l’utilisation de couleurs primaires. Cependant, la taille des œuvres et l’unité de style implicite peuvent créer un certain inconfort chez le visiteur qui n’apprécierait pas les œuvres de très grand format ou l’art contemporain.
