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RDC

Des Montréalais d’origine africaine appuient l’ONU dans sa condamnation des gouvernements rwandais, burundais et ougandais.

Une manifestation s’est tenue mardi dernier à Montréal, en prévision de la publication officielle d’un rapport de l’ONU, finalement diffusé vendredi, qui fait état des massacres perpétrés contre les civils hutus de la République Démocratique du Congo (RDC) au cours des années 90 et jusqu’en 2003. 

Plus d’une centaine de personnes provenant de différentes organisations congolaises, rwandaises, et pacifistes s’étaient rassemblés pour « appuyer le rapport sur les massacres commis, et dénoncer les agitations sur le contenu » a déclaré Jean-Pierre Wafuana, vice-président de la Communauté Congolaise du Montréal Métropolitain. 

Ce rapport a finalement été « accueilli avec satisfaction » déclarait M. Wafuana. Le document accuse le Rwanda, l’Ouganda, et le Burundi d’avoir participé aux attaques et recommande à la communauté internationale de saisir la justice internationale pour faire juger les responsables des crimes. Ce rapport a déclenché l’ire des autorités gouvernementales de ces trois états qui prétendent notamment que l’information principale du rapport est erronée et dangereuse. 

M. Wafuana a tenu à rappeler que la manifestation avait pour but de « lancer un appel très clair à l’ONU pour qu’elle assume ses responsabilités jusqu’au bout ». Il estime qu’il est du devoir du Conseil de Sécurité de l’ONU de créer un tribunal spécial pour les exactions commises en RDC. « Cette instance judiciaire internationale aura la compétence sur la matière, les personnes, et les lieux où les crimes ont été commis. » affirme-t-il. Avant tout, « les auteurs de cette tragédie doivent répondre de leurs actes, ils doivent être déférés devant la justice, une justice internationale, indépendante, et réparatrice. »

Le conflit, les violences, et l’instabilité qui ont persisté au Congo-Kinshasa ont fait plus de 5 millions de morts depuis 1993. À la suite du génocide des Tutsis en 1994, plus de 2 millions de Hutus auraient fuit le Rwanda pour le Congo, par peur des représailles. Ils se sont alors alliés au gouvernement de Mobutu et ont commencé à attaquer les Tutsis du Congo.

« Le gouvernement Rwandais a depuis revendiqué son droit d’intervenir au Congo-Kinshasa, arguant que ses actions avaient pour but de poursuivre les milices armées qui étaient responsables des atrocités de 1994 au Rwanda ». Ils ont attaqué les troupes hutues comme les troupes congolaises dans une « tuerie aveugle qui est devenue un fond de commerce pour Paul Kagame » selon Jean-Pierre Wafuana. Bien que la fin des hostilités fût formellement entérinée en juin 2003, l’instabilité est toujours présente, tout spécialement dans la province du Nord Kivu, à l’est, à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda.


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