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Troque my ride… pour un vélo !

« La culture de l’immédiat ne s’applique pas aux changements de mentalité. Elle ne s’applique pas non plus à la compréhension des enjeux liés aux changements climatiques. »

Le 22 septembre prochain, les citoyens du monde entier sont censés avoir moins de difficulté à respirer. Je dis « censés » car, soyons réalistes, les banlieusards ne vont pas prendre leur vélo pour se rendre au travail, mercredi prochain. La journée « En ville sans ma voiture » est plutôt symbolique. On aime bien le concept, mais pour le réaliser, il faut un peu plus que de la bonne volonté. Par exemple, un réseau de transport en commun fiable qui ne se retrouverait pas engorgé lorsqu’on ajoute une centaine de personnes de plus aux heures de pointe.

Ok. Tout n’est pas noir pour la banlieue. J’y habite. Je prends le bus pour me rendre à Montréal. Oui, tous les jours. Non, je ne mets pas une heure car l’Express 90 Chevrier relie la banlieue au centre-ville en vingt minutes grâce aux voies réservées. Non, je ne comprends pas pourquoi des gens utilisent leur voiture en solo pour s’y rendre, et eux, par contre, doivent bien mettre une heure. Oui, je suis sûre qu’ils ont fait un calcul. Est-ce le bon ? Je l’ignore.

Récemment, une étude menée par notre très chère université démontrait que les BIXI ne servent pas vraiment à réduire les gaz à effet de serre (GES), car les automobilistes ne renoncent pas à leur voiture pour prendre le vélo. Eh ben voyons ? C’est bizarre que les gens de Saint-Hubert ne prennent pas des BIXI pour se rendre à Montréal. Les BIXI ont été inventés justement pour ça… Trêve d’ironie, il reste que des gens essayent des BIXI, les aiment et se les approprient, et j’ai vu des gens en costard cravate le faire aussi. Et en admettant que les BIXI aient été adoptés par des personnes qui prennent le bus, cela aura permis de libérer des sièges pour d’autres personnes, qui elles, peut-être, ont l’habitude de prendre la voiture. Analyze that ! 

Les changements ne se font pas en un clic mais peuvent bien se faire en une génération. Si les jeunes jugent que ce n’est pas le fun de payer l’essence, les assurances et les réparations d’une auto, comme le font leurs parents, ils vont peut-être décider de s’installer plus près des bus et des trains ou emprunter un vélo pour se rendre au travail. La culture de l’immédiat ne s’applique pas aux changements de mentalité. 

La culture de l’immédiat ne s’applique pas non plus à la compréhension des enjeux liés aux changements climatiques. Selon la Société de transport de Montréal, les transports sont à l’origine de la moitié des GES dans notre région métropolitaine. Davantage de gaz à effet de serre contribuent au réchauffement climatique et à la fonte des calottes glaciaires mais aussi à plus de maladies cardio-respiratoires. Alors nous voilà à l’université, un tournant dans notre vie où des prises de décision s’imposent. Va-t-on s’adapter aux changements climatiques en s’habituant à respirer du CO2, un peu comme ces bactéries qui se nourrissent de pétrole, ou, va-t-on préférer l’oxygène et envisager une utilisation réduite de la voiture ? 


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