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Aider à aider

Des étudiants de McGill militant pour End Poverty Now passent la nuit dehors pour aider la cause des sans abris.

Cinq étudiants ont passé cinq nuits dans leur sac de couchage la semaine dernière dans le cadre de l’événement « 5 jours pour les sansabris ». Quelques quinze autres ont également pris part à l’initiative pendant une ou deux nuits.

Rosa Gaia Saunders, étudiante de troisième année en études culturelles, et Albert Klein, étudiant en quatrième année en entrepreneuriat, mène une campagne pour le chapitre mcgillois de End Poverty Now, une ONG qui, revendiquant son indépendance de toute organisation politique ou partisane, lutte contre la pauvreté au niveau local comme international. Ils récoltaient de l’argent et des aliments non-périssables, notamment pour le centre d’hébergement montréalais Projet Autochtone du Québec. « On goûte à la vie de l’errance », racontait Rosa Gaia Saunders, habillée d’un dossard conçu pour l’occasion, en arrêtant les étudiants qui passaient près des l’entrée Milton. « On cherche essentiellement à attirer l’attention des étudiants et professeurs. » Elle admet qu’il est facile d’ignorer les besoins de ceux qui dorment dans les rues, mais « pas quand ils se trouvent dans notre cour ». C’est pour cela que dans le but d’attirer l’attention de la communauté mcgilloise, ils se sont installés et endormis au beau milieu du campus.

« Ce sont les conditions les plus près de la véritable pauvreté, telle que vécue par plusieurs, dans lesquelles ont a choisi de vivre cette semaine », confie Albert Klein. En plus de dormir à l’extérieur, les participants se nourrissent exclusivement des denrées apportées par les passants et dorment sans autre équipement qu’un modeste sac de couchage. Et ce, dans le but de « rappeler aux étudiants que la pauvreté existe et continue d’exister ». Selon le groupe, il est essentiel de réveiller la conscience des citoyens vis-à-vis les causes de la pauvreté telle qu’elle existe ici, au Canada.

Les participants auraient pu organiser « une soirée chic » pour amasser des fonds pour les organismes en lesquels ils croient, expliquait Gaia Saunders. « Mais ça aurait été en complète contradiction avec la réalité qu’on tente de dépeindre ainsi qu’avec les principes de la campagne de End Poverty Now », précise-t-elle.

Les retombées de l’exercice sont telles qu’un sans-abri est venu les trouver lors de la deuxième journée de la campagne. M. Klein explique que « certains d’entre nous étions un peu apeurés à son approche, mais la crainte s’est dissoute en moins d’une minute. Il voulait seulement être avec nous, et discuter entre égaux », ajoute-il.

L’organisation vise également à « aider les étudiants à aider ». À cet effet, ils ont conçu une brochure faisant état des divers organismes oeuvrant déjà à la tâche, pour donner un point de départ aux McGillois désirant faire leur part pour lutter contre la pauvreté.

À son terme, la campagne « 5 jours pour les sans-abris » avaient amassé presque 4 900$, ce qui est aux dires de Mme Saunders « plus d’argent qu’ils auraient pu croire être capables d’amasser »


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