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Repoussons les frontières…

Le sadomasochisme prend plus de place dans l’espace public que vous ne le croyez.

Il faut un mouton noir dans tout : vous savez, on a tous un ami plus étrange, qui a un passe-temps marginal, un peu honteux. Même –et surtout– dans la sexualité, il y a cette pratique taboue, qui existe, mais que personne n’avoue jamais pratiquer. Mon introduction à cette pratique s’est faite un jeudi après-midi dans le cadre d’un de mes cours. Une femme, la vingtaine, se tenait sur le podium : « Bonjour, je vais débuter radicalement, je pratique régulièrement le masochisme. » Ah, alors c’est toi…

En fait, c’est un nouveau monde qui s’ouvrait à nous.

Première constatation : malgré tout ce qu’on peut penser, il y a un grand respect de l’être humain dans les pratiques masochistes et c’est tout à fait normal quand tout peut déraper si facilement.

Les vrais mordus de cette pratique sont donc inscrits dans des clubs ou vont dans des bars spécialement conçus pour ça : on manifeste nos goûts et nos limites, on s’assure que le tout est sécuritaire, et c’est un départ. Le code de conduite est respecté à la lettre, car tout le monde se connaît, et ceux qui enfreignent l’étiquette sont rapidement rejetés. Un autre point très important : tous les participants doivent être majeurs et tous doivent manifester leur envie de prendre part à l’activité. Les mordus de la pratique trouvent leur plaisir dans l’humiliation, la domination et la douleur. Il y a deux types d’adeptes : les soumis et dominants –vous devez choisir votre camp et bien comprendre les codes des institutions. Il est également possible de choisir votre environnement : pièce close, semi-close (seul le voyeurisme est alors accepté chez les autres) ou encore ouverte (les visites d’autres individus sont acceptées). Une autre règle importante à respecter : on ne touche pas le ou la soumise sans autorisation de la personne dominante.

Pour ceux qui sont intéressés à découvrir un peu plus cet univers, il y a plusieurs clubs qui offrent des soirées pour les débutants (les clubs sont, pour la majorité, situés dans le Village gay, et il y existe également depuis peu un festival d’une semaine qui s’appelle CENSURÉ, qui a pour but de célébrer les diverses façons de célébrer sa sexualité).

En plus, nous pouvons nous féliciter, car Montréal est reconnue comme l’une des villes les plus ouvertes d’esprit par rapport au sadomasochisme. Pendant cette période de la Saint-Valentin, c’est le temps idéal pour s’ouvrir l’esprit à de nouveaux horizons de la sexualité. Qui sait… peut-être y prendrez-vous goût ?


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