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La dette, le beurre et le pot au lait

Qui paiera la dette du Québec ?

129 milliards de dollars… C’est le montant de la dette publique nette que les Québécois devront rembourser dans les années à venir. Il équivaut à plus de 16 000$ par tête de pipe. Et tout le monde devra ouvrir son portefeuille pour payer, nous dit le comité consultatif sur l’économie et les finances publiques mis sur pied par le ministre des Finances Raymond Bachand.

Aussi déplaisante que cette pensée puisse être, le problème de la dette est criant pour la société québécoise. Le déficit démographique à venir fait en sorte que nous devrons –et le mouvement s’amorce progressivement– payer une facture publique plus salée qu’aujourd’hui. Conjuguez à cela les coûts de santé reliés au vieillissement de la population avec le déclin du nombre de travailleurs qui seront là pour payer la note.

Voilà un scénario peu reluisant pour l’avenir fiscal de notre génération. Et soit dit en passant, nul besoin de questionner le fait que dans ces circonstances, tout le monde panique à propos du décrochage scolaire. Si les travailleurs seront de moins en moins nombreux à cotiser à l’État, il faudrait qu’ils soient au moins qualifiés !

Néanmoins, le comité consultatif ne fait pas que constater des faits que tout le monde connaît plus ou moins. Il pointe le doigt vers le présumé coupable : le secteur public et ses dépenses trop élevées et inefficaces. Compressons, réduisons, privatisons, haussons les tarifs… Vraiment ?

Oui, le remboursement de la dette est un problème qui ne peut être balayé sous le tapis. Mais il n’est pas productif de se confiner à une seule « solution » pour résoudre un problème qui sous-tend des choix de société ayant d’importantes implications. Il ne s’agit pas seulement d’équilibrer des colonnes de chiffres, mais de définir le modèle de société et d’État que nous voulons pour l’avenir.

Il est commun d’entendre que la politique québécoise est fade et qu’elle suscite peu la mobilisation. Alors pourquoi ne pas saisir l’opportunité de mettre à contribution tous les groupes sociaux et toutes les générations pour que chacun mette l’épaule à la roue ?

Certes, rembourser la dette n’est pas un projet politique très trépignant. À nous de lui donner un sens ! En effet, voilà l’opportunité de marquer une rupture dans la politique québécoise. Pourquoi ne pas en profiter pour mettre en chantier différents projets sociaux d’envergure ?

Par exemple, voulons-nous toujours vivre dans un Québec où nous gaspillons l’eau et l’électricité –nos ressources les plus précieuses ? Pourquoi ne pas envisager des tarifs croissants lorsque l’on franchi certains paliers de consommation quotidienne ? Et pourquoi ne pas en profiter pour créer Pharma-Québec ? Et ces fameux 88 milliards qui se dorent la couenne dans les paradis fiscaux dont on parle tant : qu’attend- t‑on pour les récupérer ? Et pourquoi ne pas légaliser la prostitution, le crystal meth et le crack ? Je voulledemandesti!!?!?

Le problème est collectif. Il appelle donc à des solutions collectives. Imaginons, que diable !


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