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Assemblée générale désertée

L’Assemblée générale de l’AÉUM atteint difficilement le quorum et le perd rapidement.

Mercredi dernier prenait place l’Assemblée Générale (AG) de l’automne de l’Association des Étudiants de l’Université McGill (AÉUM). Quoique huit résolutions y aient été présentées, seules quatre d’entre elles ont finalement pu être débattues et votées, faute de membres présents.

La première motion à l’ordre du jour cherchait à favoriser l’emploi d’étudiant dans les services du bâtiment William Shatner. Si quelques craintes ont été exprimées par rapport au renvoi des employés actuels, la motion est tout de même passée aisément. Le but de la résolution n’est surtout pas de renvoyer ceux qui sont déjà employés, selon son auteur Sebastien Ronderos-Morgan, Viceprésident aux affaires externes de l’AÉUM.

La motion vise plutôt les processus d’emploi qui auront lieu dans le futur. « On veut que les étudiants aient quelque chose de solide sur lequel s’appuyer lorsqu’ils postuleront [pour un emploi dans le bâtiment]», a‑t-il souligné.

Croyant que les questions environnementales galvaniseraient l’intérêt pour l’AG, l’AÉUM avait choisi de présenter la résolution sur l’usage de l’énergie relativement tôt à l’ordre du jour. Si elle vise une diminution de 40% de ses dépenses énergétiques d’ici 2015, il a été objecté que « c’est un pas qui est tellement difficile à franchir qu’il faudrait préalablement mener des études supportant le réalisme de la résolution ». Pourtant, à la suite d’une intervention de la VP Clubs & services, Sarah Olle, à l’effet que « la résolution est importante ne serait-ce que pour l’engagement de l’Association envers la cause environnementale », celle-ci a été adoptée par l’Assemblée.

Des positionnements polémiques

La motion sur la pornographie a sans doute été la plus controversée des résolutions débattues. Il s’agissait de remplacer un article de la constitution actuelle, qualifiant la pornographie de systématiquement « sexiste, exploitante et dégradante », pour un autre qui ne « généralise [pas] incorrectement la nature de la pornographie. » Puisque l’AÉUM considère plutôt que « certains éléments pornographiques sont féministes [et] défient les paradigmes ordinaires », elle proposait un amendement ne prohibant que le contenu pornographique oppressif.

En marge de l’Assemblée générale, Olle expliquait au Délit que le règlement avait été écrit pour « interdire la publication d’annonce publicitaires soumises par des services d’escortes et de strip clubs » au Tribune, journal de l’AÉUM. Pourtant, le conseil étudiant ne voyait plus « la nécessité de prendre une position aussi tranchée sur la question, d’autant plus que le règlement original avait des répercussions bien au-delà du Tribune. »

La résolution a trouvé opposition en les quelques étudiants affirmant que « les McGillois ne devraient pas explorer la pornographie sur le campus universitaire, surtout parce qu’elle est intrinsèquement dégradante ». La V.P. Affaires Universitaires, Rebecca Dooley, a rétorqué qu’il était essentiel de permettre à ceux qui produisent de la pornographie positive de se sentir bien à propos de ce qu’ils font. « Tout le monde n’a pas à aimer cela, mais certaines personnes l’apprécient, et nous devrions les respecter. »

Quoique plusieurs aient qualifié la motion sur l’efficacité de l’espace dans le bâtiment Shatner de « divertissant » et de « pas sérieux », elle a tout de même animé un vif débat entre ses partisans et détracteurs. Statuant que l’AÉUM « devra installer une table à charnière sur le dos des portes de chaque toilette dans le bâtiment Shatner dans le but de permettre aux étudiant(e)s d’étudier tout en « effectuant leurs besoins personnels », la résolution a été largement rejetée par l’Assemblée. En réaction, plusieurs de ses défenseurs, dont son auteur, ont quitté l’Assemblée.

C’est précisément à ce point que l’Assemblée a perdu le quorum, c’est-à-dire 100 étudiants, dont pas plus de 50% proviennent d’une même faculté. Les quatre autres résolutions –à savoir celles concernant l’usage du polystyrène dans le pavillon Shatner, le bail dudit pavillon, l’utilisation de fruits de mer écologiquement durables sur le campus et l’opposition au modèle d’autofinancement des frais de scolarité proposé par la Faculté de gestion– sont officiellement suspendues jusqu’à l’Assemblée Générale de l’hiver.

Quelques comptes à rendre

Le Président de l’AÉUM, Ivan Neilson n’en a pas moins profité de l’occasion pour présenter le rapport du comité exécutif aux quelques étudiants qui ont choisi de rester. Il a notamment assuré que le dossier des bouteilles d’eau, endossé au cours de la dernière AG, allait bon train. Selon lui, « à la fin de l’année 2009, il n’y aura officiellement plus d’eau embouteillée au Shatner ».

Il promet également d’assurer une meilleure communication des activités de l’association étudiante avec les étudiants, notamment par le site Web de l’Association. M. Neilson travaille aussi sur un projet de rénovation de la cafétéria du centre universitaire. « On veut un endroit spacieux pour les réunions officielles et les groupes étudiants, et la cafétéria représente pour l’AÉUM une opportunité qu’on ne peut manquer de saisir. » 


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