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Le Noël du choriste

C’est déjà le mois de décembre, et au cas où les examens, la neige et les travaux de session ne vous auraient pas déjà mis la puce à l’oreille, les vacances de Noël arrivent bientôt ! Encore une fois cette année, le mois de décembre ne fait que commencer et j’en ai déjà assez d’entendre parler de Noël. Serait-ce la faute de Paul Pots, ce sympathique vendeur de cellulaires devenu chanteur pop opera grâce à la téléréalité, et qu’on entend chanter « Sainte nuit » dans les librairies depuis la première semaine de novembre ? Seraient-ce les décorations abusives qui affublent systématiquement les maisons tout le long de ma rue – après les faux glaçons lumineux et les décorations gonflables, que nous réserve cette année ? Serait-ce Piège de cristal qui joue déjà à TQS ? Bien sûr que oui, mais cela n’explique pas tout. Laissez-moi vous emmener, le temps d’une chronique, dans le monde merveilleux des choristes, un monde où Noël commence en octobre et où la période des fêtes n’est pas de tout repos.

Quand je dis que Noël commence tôt pour les choristes, ce n’est pas une blague. Je me rappelle encore ce fameux enregistrement avec plusieurs artistes québécois, qui visait à produire un album de Noël, et qui a eu lieu en plein mois de juillet ! Ce cher Éric Lapointe, avec qui nous chantions « Happy Xmas (War is Over)» de John Lennon, fumait comme une cheminée, même pendant les prises. S’il était déjà hilarant de voir l’expression de dégoût mal dissimulée sur le visage de notre chef de chœur alors qu’il lui serrait la main après la séance d’enregistrement, vous auriez dû le voir juste après, quand il a appris que c’était au tour de Dan Bigras de chanter avec nous !

Après les enregistrements de disques, ce sont les enregistrements pour la télévision qui attendent le jeune choriste. En sixième année du primaire, mes collègues et moi avions été invités à participer au spécial des fêtes de l’émission Parcelles de soleil avec Claude Lafortune. Le scénario était mémorable. Nous devions jouer au soccer puis, après un but contesté, commencer à nous battre de façon sauvage, jusqu’à ce que deux joueurs, las de toute cette violence, commencent à chanter « Sainte nuit », pour ensuite être imités par le reste du groupe, que la magie de Noël gagnait soudainement. De la pure fiction, quoi ! Ce qui ne fut pas fictif, par contre, c’est le Joe Louis et le t‑shirt que nous a offerts ce cher Claude à la fin de la journée. Miam.

Chers lecteurs, vous devez me trouver bien ingrat de me plaindre ainsi du nombre d’activités qui occupaient jusqu’à tout récemment mes hivers. Enregistrer des disques, passer à la télé, manger des Joe Louis offerts par Claude Lafortune, de quoi se plaint-il ? Laissez-moi alors vous poser une question : où étiez-vous le 31 décembre 1999 pour le passage historique à l’an 2000 ? En famille ? Entre amis, verre de champagne à la main ? Ou encore, comme moi, à l’Oratoire Saint-Joseph, écoutant le sermon d’un vieux prêtre grisonnant ?

Au fond, j’aime bien Noël, si ce n’est que pour revoir les anciens de la chorale à la messe de minuit. Je vous invite donc à venir à l’Oratoire le 24 décembre prochain, et à tenter votre chance au traditionnel concours de prédictions visant à déterminer combien de petits nouveaux s’évanouiront pendant la messe de minuit. Je parie pour deux !


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