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Simplicité volontaire

Milie Croche n’use d’aucun artifice. Elle n’est ni une virtuose de la guitare, ni une diva, simplement une artiste qui, entrée dans le monde de la musique un peu par hasard, demande à ce qu’on la prenne comme elle est. C’est ainsi que, spontanément, Émilie Péloquin se choisit un pseudonyme, surnom qui traduit bien son aventure musicale : elle ne sait pas trop où elle va, mais le voyage lui plaît bien.

Comme plusieurs artistes québécois, Milie Croche a fait le choix risqué de s’exprimer en anglais. Dans une province qui défend vaillamment sa langue et sa culture, ce n’est pas un chemin facile à emprunter. Beaucoup de ceux qui prennent ce parti sont montrés du doigt par la critique. Mais Milie Croche le fait, et elle le fait bien. Inspirée par le mouvement anti-folk popularisé par Kimya Dawson et les Moldy Peaches, la jeune femme s’est rendu compte, en composant, que les mots lui venaient plus facilement dans la langue de Shakespeare que dans celle de Molière. C’est donc en anglais qu’elle nous offre des textes d’une naïveté et d’un minimalisme rafraîchissants, sans pourtant faire trop fleur bleue.

Il y a deux ans, Milie a commencé à composer quelques chansons pour le simple plaisir de faire de la musique. Puis, très vite, elle a été poussée vers la scène par des amis musiciens. De nature timide, elle avoue que le pas a été difficile à faire. Une fois lancée, elle s’est pourtant laissée emporter par ce nouveau monde qui s’offrait à elle. Sa timidité est vite devenue un outil et s’est accordée au style de ses chansons. Toutes en simplicité et en douceur, teintées d’une belle spontanéité, ses compositions s’harmonisent à merveille avec la petite voix un peu chétive de leur interprète. Et si elle adopte parfois des airs de petite fille, elle n’a pas non plus peur des mots et traite du quotidien avec franchise et mordant.

En avril dernier, Milie Croche faisait paraître un premier album : 1001 Breakup Songs. Il regroupe non pas mille et une, mais bien treize chansons inédites qui forment un ensemble à la fois éclaté et harmonieux. Si la plupart des chansons abordent le thème cent fois repris des relations amoureuses ratées, il reste que leur interprète sait leur donner une touche originale. Les excellentes « Careful With Guys » et « Running With Utensils » ne sont que quelques-uns des titres qui provoquent immanquablement le sourire. Joyeux mélange composé de textes amusants et de mélodies rafistolées, ce premier opus est une espèce de collage musical, à la fois inusité et rafraîchissant,  que l’on écoute comme on siroterait une limonade par un jour de canicule.

Ceux qui voudraient se laisser séduire par Milie Croche peuvent se présenter au Café Campus le jeudi 12 septembre. Elle s’y produira avec d’autres artistes émergents de la scène montréalaise, dans le cadre du Salon de la musique indépendante de Montréal. Elle prendra également part au festival Pop Montréal, qui se déroulera du 1er au 5 octobre prochain.

Pour plus d’informations et pour les dates de spectacles, rendez-vous au www​.myspace​.com/​m​i​l​i​e​c​r​o​che.


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