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Quelles algues bleues ?

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Mais qui a entendu parler cet été des cyanobactéries, communément appelées algues bleues, qui ont contaminé durant l’été 2007 plus d’une centaine de lacs et cours d’eau du Québec ? La panique généralisée ne s’est pas reproduite cet été, et il semble que nos lacs soient en meilleure santé. Serait-ce grâce au plan d’action du Ministère du développement durable, de l’environnement et des parcs (MDDEP), annoncé à l’automne passé ?
Malheureusement, cela ne semble pas être le cas. Il faut dire que le système selon lequel le gouvernement annonce à la population les cas de lacs contaminés est différent. Maintenant, le MDDEP affiche sur son site Internet uniquement les lacs ou cours d’eau qui font l’objet d’une fermeture, du plan d’eau ou de la plage, et non tous ceux où on a détecté une présence significative de cyanobactéries.
Mais quelles actions poser ? Tout d’abord, il faut savoir que les cyanobactéries apparaissent principalement dans des lacs qui contiennent un « surplus » d’éléments nutritifs et dont l’eau est chaude et plutôt stagnante. Pour ce qui est de l’eau chaude et stagnante, on n’y peut pas grand chose.  Pour ce qui est des éléments nutritifs, soit principalement le phosphore et l’azote, il y a beaucoup de choses à faire ! La présence de ces éléments est surtout causée par des activités humaines : épandage d’engrais (les engrais sont très riches en phosphore et azote ; ils sont lessivés par les pluies et ruissellent jusqu’aux cours d’eau), rejet d’eaux usées (l’eau de vaisselle contient des phosphates), fosses sceptiques qui ne répondent pas aux normes (elles laissent s’échapper des coliformes fécaux)…
Il faut noter qu’une étude du MDDEP parue en 2005 annonçait que la cause principale de la prolifération des cyanobactéries dans plusieurs cours d’eau était, et de loin, les engrais utilisés en agriculture. En effet, la plupart des agriculteurs étendent beaucoup plus d’engrais que nécessaire, et ce, sous forme liquide (du lisier de porc ou des engrais chimiques) pour que l’engrais soit plus rapidement absorbé par les plantes. Cependant, un engrais liquide est aussi plus facilement enlevé par les pluies et rejeté dans les cours d’eau ! Ce qui explique pourquoi les agriculteurs doivent en épandre autant.
Malgré tout, la réponse du MDDEP à sa propre étude a été un plan d’action sans mesures coercitives. Sur le site Internet du MDDEP, on peut trouver deux guides à l’intention des agriculteurs. Un indique la procédure à suivre en cas de contamination de l’eau, alors que l’autre minimise la part de l’épandage d’engrais dans les causes de la prolifération des cyanobactéries et suggère des correctifs que les agriculteurs peuvent apporter, sans mentionner la diminution de l’épandage d’engrais…
La seule solution viable face à ce mode d’agriculture intensif et intensivement destructeur est de choisir des aliments biologiques à l’épicerie… Encore faut-il que votre épicerie vous en offre. En effet, l’agriculture biologique certifiée est synonyme de respect de la nature. Une ferme biologique utilise des engrais naturels sous forme non-liquide (fumier ou compost), et ce en quantité raisonnable.
Il est bien de noter également qu’il existe de nombreuses marques de détergent à vaisselle et à lessive qui ne contiennent ni phosphates ni phosphore et qui sont très efficaces. C’est déjà ça de gagné ! Je dirige le lecteur intéressé vers les nettoyants Lemieux ou encore vers la marque BioVert, deux produits québécois, naturels et sans danger pour l’environnement.
Finalement, pour les citadins comme nous, une autre solution viable est d’augmenter notre production maraîchère… en produisant des légumes en ville ! Les petits jardins en ville ont d’énormes avantages économiques, sociaux et environnementaux, dont il sera question dans une prochaine chronique.


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