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Y’en aura ti, y’en aura ti pas ?

Chers lecteurs, je tiens à vous souhaiter un bon retour à la vie étudiante. J’espère que vos examens finaux se sont bien déroulés et que vous avez passé de belles vacances, bien que certainement trop courtes. Pendant que nous croulions sous la pression de ces examens ou que nous nous bourrions la panse pour célébrer la nouvelle année, il ne manquait pas d’action sur le plan politique au Canada. Trois événements en particulier ont attiré mon attention.

Peu avant les fêtes, la classe politique a été préoccupée par l’idée d’une éventuelle enquête publique visant à faire la lumière sur les relations entre l’homme d’affaires et lobbyiste Karlheinz Schreiber et l’ancien premier ministre du Canada Brian Mulroney. Nous savons aujourd’hui qu’une telle enquête aura lieu, mais que son mandat sera très limité puisqu’elle ne doit pas traiter de l’affaire Airbus. Bien que la saga Mulroney-Schreiber ne soit pas un enjeu électoral à proprement parler, l’enquête même pourrait être compromise par le déclenchement d’élections fédérales ce printemps.

D’un autre côté, nous attendons maintenant le rapport de John Manley sur l’avenir de la mission canadienne en Afghanistan. Bien que les libéraux démontrent plus de flexibilité sur la possibilité de poursuivre la mission après février 2009, le Bloc et le NPD refusent de modifier leur position sur le sujet. Il ne faut pas oublier que le parti de Jack Layton demande depuis des lunes le retrait immédiat des forces canadiennes en Afghanistan. Si le gouvernement conservateur prend la décision de garder les troupes en place pour une plus longue période, il pourrait provoquer sa propre chute lors d’un vote de confiance, plongeant ainsi le pays dans une élection générale.

Finalement, le premier ministre du Canada, Stephen Harper, dévoilait la semaine dernière son plan pour venir en aide aux industries manufacturière et forestière : un milliard pour les deux secteurs, conditionnel à l’adoption du prochain budget. Tous les partis d’opposition s’entendent pour dire que cette aide fédérale est insuffisante et que les conditions qui y sont rattachées sont inacceptables. En effet, cette offre d’un milliard sur trois ans pour tout le pays fait triste figure comparée aux deux milliards que Québec a investi pour aider ces deux industries. De plus, le gouvernement fédéral souhaite distribuer ces sommes au prorata de la population de chaque province, faisant ainsi abstraction du fait que le tiers des travailleurs du secteur forestier se trouvent au Québec.

Mais le fait que Stephen Harper ait rattaché cette aide à l’adoption du prochain budget dérange encore plus. Le chef conservateur souhaite se servir de ce prétexte pour mettre de la pression sur les partis d’opposition. Si ces derniers votent contre le budget 2008 –et empêchent par le fait même que les sommes soient débloquées–, Harper cherchera probablement à les accuser de nuire aux secteurs manufacturier et forestier. Malheureusement pour lui, les premiers ministres du Québec et de l’Ontario, Jean Charest et Dalton McGuinty, se sont alliés sur cette question et ont montré du mécontentement face à l’imposition de ces conditions et à la petitesse du montant offert. L’opposition recevra donc des appuis de taille de la part des deux provinces.

Doit-on donc s’attendre à des élections ce printemps ? Selon moi, il est fort possible que nous ayons à retourner aux urnes d’ici le début de l’été. Reste maintenant à savoir sur quels enjeux l’opposition essaiera de faire tomber le gouvernement conservateur.


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