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Vive le jazz, vive le OFF

Hervé Amand

C’est entre les 6 et 15 octobre derniers qu’a eu lieu la 17e édition du OFF Festival de Jazz de Montréal. Depuis 1999, celui-ci organise, une fois par an, une semaine de concerts à travers  la ville. À raison de deux ou trois événements par soirée, il s’agit d’une petite perle qui offre l’occasion aux mélomanes montréalais de découvrir des artistes locaux comme internationaux.

International et multiforme

Le jazz n’est pas le genre musical le plus apprécié par les étudiants. Trop souvent, nous avons tendance à le limiter à une forme musicale aujourd’hui dépassée. Et pourtant, il est multiple et peut faire pleurer, comme il peut faire rire et danser. Il n’y a pas « le » jazz, mais plutôt « les » jazz. En témoignent les nombreuses prestations différentes offertes par le OFF. Prenons par exemple le chamber jazz, style exploré lors du concert donné à la soirée d’ouverture du festival. Assuré par l’orchestre de Christine Jensen et Maggie Olin, la formation comptait onze musiciens sur scène. La musique, tantôt larmoyante, tantôt rapide, était le résultat d’une collaboration transatlantique entre le Québec et la Suède. Comme dans un concert de musique de chambre, la prestation à plusieurs voix était soigneusement coordonnée, chaque musicien exécutant sa partie consignée sur une partition. Bien moins classique dans son approche, le jazz fusion brise les barrières traditionnelles entre les genres musicaux. Le group Parc X trio l’a démontré le samedi 8, avec une musique rythmée, mettant en valeur une guitare dotée d’effets multiples et variés.

Parlons enfin du free jazz, où les musiciens sont moins nombreux, et plus expérimentaux dans leur approche de la musique. C’était le style de la soirée assurée par le groupe 3rio le 13.  À tour de rôle, les musiciens firent des solos improvisés, dévoilant une incroyable maîtrise de leurs instruments respectifs. Pas de partition, mais une succession d’accords à la fois dissonants et trouvant naturellement leur place dans la mélodie.

L’extraordinaire diversité de ces soirées, baladant les spectateurs entre jazz d’orchestre et jazz de bar, entre classique et moderne, entre acoustique et électrique, démontre l’étendue de cet univers qu’est le Jazz, malléable à l’infini par ses interprètes.

L’ambiance jazz

Autre élément à relever, l’ambiance créée par la salle. Le 6, le spectacle avait lieu au Lion d’Or, véritable cabaret à l’ancienne. Une grande pièce sombre avec un bar au fond, des tables autour desquels se regroupaient des inconnus pour boire et manger et une scène éclairée trônant à l’avant. Les années 1930 étaient là (la fumée aveuglante en moins), dans les cocktails que buvaient les spectateurs, dans les costards des barmans. Le 13, c’était autre chose. Dans un bar en sous-sol appelé Dièse Onze, une plate-forme plus ou moins improvisée avait été montée dans un coin. Le reste de l’espace était occupé par des gens de tous âges, une pinte à la main. Tous étaient là pour apprécier le talent des musiciens devant eux.

Il est difficile de croire qu’on peut ne pas aimer le jazz. Avec tant de styles, d’interprètes, et de possibilités, il y a forcément de quoi bercer votre oreille. Le OFF Festival de Jazz de Montréal est une superbe occasion de s’immerger dans cette musique et de découvrir ce qu’il s’y fait de plus beau. Rendez-vous l’année prochaine ! 


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