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Mobilisation et justice climatique

Des associations étudiantes promeuvent la People’s Climate March.

Leo Arcay | Le Délit

À l’approche de ce qui pourrait être qualifié comme la plus grande manifestation de l’histoire concernant le changement climatique, plusieurs associations, dont l’Association des étudiants de l’Université McGill (AÉUM), le syndicat des étudiantes et étudiants à Concordia (CSU), 350​.org, Divest Concordia et Divest McGill ont organisé une conférence mercredi dernier, le 3 septembre, à Concordia. Le but était de présenter la Peoples’ Climate March, prévue le 21 septembre prochain à New York. En vue du Sommet sur le climat du 23 septembre prochain organisé par le Secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, et auquel participeront les dirigeants mondiaux, des milliers de personnes se rendront en ville pour manifester. « Nous ne pensons pas que les dirigeants du monde font leur travail, alors nous avons décidé que les citoyens du monde devraient venir aussi », a déclaré Bill McKibben, un des intervenants les plus attendus à la conférence et fondateur de 350​.org, une campagne en ligne visant à construire un mouvement environnemental mondial.

« Nous avons besoin d’un mouvement puissant et bruyant ! ». Les mots scandés par le People’s Climate Cantastoria résument bien l’idée de créer un phénomène de grande ampleur. Son organisation en faveur de la justice climatique parait massive, voire même écrasante, par son envergure, sa diversité, mais aussi par son but visant à créer un changement au niveau global. Toutefois, Shaina Agbayani, une activiste féministe et pour la justice climatique de McGill, précise bien qu’il est important de reconnaitre les autres et leur diversité et de rendre le mouvement plus ouvert et plus accessible au niveau local. Elle parle de l’inégalité de l’impact du réchauffement climatique, plus destructeur dans l’hémisphère Sud (Global South), et de la difficulté à motiver les gens qui vivent loin de ces régions à prendre conscience de la nécessité et de l’urgence du mouvement. Agbayani insiste sur l’importance de la reconnaissance, selon elle, des problèmes locaux et des besoins individuels qui en émanent dans le processus de création et de renforcement d’un mouvement pour la justice climatique. Cela permettrait, selon elle, d’avoir à la fois un engagement plus intense et un impact tangible au niveau local. De plus, elle ajoute que ce genre de mouvement inclut et reflète un éventail complexe d’autres problèmes touchant au colonialisme, à l’immigration, et aux questions de race et de sexe.

Un mouvement présent à Montréal

La mobilisation locale face à un problème provincial, voire même national, est bien illustrée par la mobilisation d’étudiants de Concordia et de McGill et particulièrement par la participation de Divest McGill et Divest Concordia au sein du mouvement. Amina Moustaqim-Barrette, de Divest McGill, précise que « c’est notre génération qui doit agir […] et faire quelque chose car les politiciens et industries ne font rien ». Le mouvement People’s Climate s’inscrit donc bien dans la prolongation de l’action de ces associations visant à débarrasser leurs universités respectives de leurs avoirs dans les compagnies de combustibles fossiles. Également présente à la conférence, Ellen Gabriel, une activiste autochtone des droits de la personne du territoire mohawk de Kanesatake qui milite aussi contre le plan de l’énergie de l’Est et du pipeline (Ligne 9) des sables bitumineux.

Une marche est également prévue à Montréal le dimanche 21 septembre en solidarité avec celle de New York, à la place Dorchester.


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