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Santé mentale étudiante

Conférences « Bridge the Gap » : lever le tabou sur la détresse mentale. 

* article modifié le 3 février 2014 à 20.04

Organisée par des étudiants, pour des étudiants, l’initiative canadienne Unleash The Noise a présenté le lundi 20 janvier la première conférence de la série « Bridge the Gap » à McGill. L’événement sans précédent sur le campus vise à établir un pont entre ceux ayant déjà souffert d’une maladie mentale et le reste de la communauté, dans un effort commun de sensibilisation.

La conférence a porté sur la dépression majeure et le suicide. Les conférenciers étaient deux professeurs au département de psychiatrie de l’Université McGill, le docteur Gustavo Turecki, directeur du Groupe d’études sur le suicide de McGill et du Programme sur les troubles dépressifs de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, ainsi que le docteur Simon Young.

Derrière Unleash the Noise 

Unleash The Noise est avant tout un sommet sur l’innovation en santé mentale organisé par The Jack Project qui réunit chaque année à Toronto plus de 200 étudiants venant de 40 universités et collèges situés partout au Canada. Le nom de la rencontre explique à lui seul la vision du mouvement : un concert de voix unies sous une même bannière pour discuter librement des principaux enjeux entourant la santé mentale. À travers ces séminaires, Unleash The Noise espère implanter des programmes efficaces dans les établissements post-secondaires du pays afin de créer une perspective plus éclairée sur les troubles mentaux chez les jeunes d’aujourd’hui.

Ce rendez-vous transcanadien est entièrement inspiré et géré par un groupe d’étudiants âgés d’entre 15 et 24 ans. Parmi eux, Katrina Bartellas, étudiante à McGill, a eu la chance d’assister à la première édition du sommet l’année dernière. L’expérience l’a poussée à fonder avec sa collègue Lucie Langford une branche Unleash the Noise propre à McGill. Pour elle, la série de conférences « Bridge the Gap » souhaite véhiculer un « message de persévérance et d’humilité ».

Une mobilisation étudiante importante

Avec un premier exposé déjà à guichet fermé, l’engouement pour la cause est évident, au grand plaisir des organisateurs. « Il semble y avoir un besoin d’en parler et de s’informer sur le campus. Il y a déjà plusieurs personnes qui nous contactent non seulement pour assister aux activités, mais aussi pour s’impliquer. C’est notre devoir en tant qu’organisateurs de créer de telles opportunités pour permettre aux gens d’offrir leur aide », comme l’explique Katrina en entrevue avec Le Délit.

Selon elle, le projet vise surtout à attiser les échanges d’idées et à promouvoir l’ouverture d’esprit : « pour changer la culture du campus, il faut y aller pas à pas et cela n’arrive pas du jour au lendemain. Il y a beaucoup d’étudiants qui ont besoin d’un refuge et qui veulent se confier à quelqu’un. L’enjeu de la santé mentale n’est pas assez abordé, au point d’être le tabou de pratiquement toutes les familles. Il faut donc une étincelle pour provoquer et nourrir les interactions, et cet événement est censé l’incarner. Puisque tout le monde est affecté de près ou de loin, je veux que notre initiative soit la pierre angulaire pour un campus sain de corps comme d’esprit. »

Dans la foulée de l’étincelle 

Outre les causeries organisées, le comité étudiant pour la santé mentale dont Katrina fait partie élabore actuellement une politique générale ainsi qu’un plan d’action s’échelonnant sur cinq ans. De plus, un poste de coordonnateur en santé mentale à l’Association Étudiante de l’Université McGill (AÉUM) serait en voie d’être créé. Pour ce qui est des prochaines rencontres, plusieurs sujets sont déjà envisagés, tels que les troubles d’apprentissage, les troubles alimentaires, ainsi qu’une table ronde sur l’enjeu de la santé mentale dans les pays en voie de développement.

En somme, Katrina s’attend à un avenir prometteur suite à l’impact de la conférence de lundi : « la conférence va susciter la réflexion et nous nous attendons à ce que les gens veuillent rester après celle-ci. Je crois que si j’avais un conseil à donner à quelqu’un qui [y a assisté], ce serait de ne pas se gêner pour partager ses propres impressions. »


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