Aller au contenu

Quand l’amour consume

Jade Lê | Le Délit

ton coeur brûle, le mien aussi…

T’ouvres le paquet
Tu frottes la fleur entre tes doigts
Tu plies délicatement le carton
Tu le déposes sur ta feuille
Et tu roules
Doucement
Sûrement
Ta langue glissant sur le rebord du papier
Mouvements répétitifs,
Routine.
Tu es habitué.
Plus qu’ à l’allumer et
Répéter.

Je me suis dit
Pour moi tu vas arrêter
Mais tu as continué
Je me suis dit
Au moins diminuer ?
Mais rien n’a changé

Tes yeux éclairés par la seule lumière de la flamme
Celle qui brûle et consume
Qui te vole à moi

Tu te noies dans la fumée
T’échappes à tes pensées
Mais je peine à respirer
Même si je suis prête à tout donner pour t’aider
Rien n’y peut.

Je suis spectatrice de ta propre destruction
Impuissante

Jade Lê

humbert, humbert

Tu te dessines sous la lueur du high noon
Tes jambes brunes partent delà la rambarde
Oh, mais qu’est-ce que tu t’en fous my little loon,
pages au bout des doigts, tu es loin d’être peinarde.

Des mots, tu t’inventes des princes et des gardes
Tu es magicienne, tirée droit d’un cartoon
Les pages défilent et tes tresses renardes,
au vent frémissent comme de vie, ah ! je swoon

J’envie fort la paille entre tes roses lèvres
Oh, tu fronderais si tu connaissais ma fièvre
Comment t’aborder sans que tu ne m’haïsses ?

Puis, une voix, depuis la coulissante, émerge
Désolant que tu rentres, ma petite vierge
À table ta maman pose son pain de maïs…

Symona Lam

Contributrice


Dans la même édition