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Frissonnez d’horreur avec Le Délit !

La rédaction vous recommande trois films pour l’Halloween. 

Anna Henry | Le Délit

La chambre des tortures (The Pit and the Pendulum) de Roger Corman (1961)

Je trouve un charme particulier aux vieux films d’épouvante. La chambre des tortures (The Pit and the Pendulum), un film américain de 1961 adapté d’une nouvelle d’Edgar Allan Poe, se démarque par ses façons d’évoquer l’horreur. Cette dernière se manifeste dans son intrigue et ses aspects visuels, plutôt qu’à travers une violence gratuite. Par exemple, Francis Barnard, joué par John Kerr, se doute des intentions et des états d’âme de l’imprévisible Nicholas Medina, interprété par nul autre que Vincent Price, créant des tensions entre les deux personnages. De plus, l’architecture et les couleurs jouent un grand rôle dans ce film, dominé par la noirceur du château gothique où les personnages résident. Les teintes de brun et d’indigo du bâtiment ont peut-être été choisies pour que le public ait peur de la chambre des tortures. Si vous avez un intérêt pour les films d’horreur plus anciens, je recommande ce film.

Laura Tobon, coordonnatrice Visuel

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Misery de Rob Reiner (1990)

Tout le monde, à un moment de sa vie, a déjà admiré un·e auteur·rice. Cependant, il est rare que cet enthousiasme se rende au point où on le·a kidnappe, l’enferme dans une chambre, et mutile ladite célébrité en la forçant à écrire son prochain roman.

C’est pourtant le scénario de Misery, un film adapté du roman éponyme du « roi de l’horreur », Stephen King, qui met en scène Kathy Bates dans le rôle d’Annie Wilkes, une ancienne infirmière qui recueille et « soigne » Paul Sheldon, un célèbre romancier, blessé après avoir perdu le contrôle de son véhicule en plein blizzard. Lorsque Annie découvre que son écrivain favori a l’intention de tuer Misery, l’héroïne récurrente de ses romans, elle devient furieuse. Face-à-face avec la violence et la rage d’Annie, dans un huis-clos, mes yeux restent collés à l’écran ; je veux détourner mon regard, en vain. Aurais-je, moi aussi, ma propre Annie Wilkes qui me surveille ?

Myriam Bourry-Shalabi, éditrice Société – Enquête

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Ben non (Nope) de Jordan Peele (2022)

Ben non (Nope), dernier long-métrage de Jordan Peele, fait appel à la portée fantasmatique des récits d’ovnis pour explorer les enjeux sociaux liés à l’exploitation d’animaux à des fins de divertissement. La présence soupçonnée puis révélée d’extraterrestres surpuissants, toujours dans le sillage du commentaire social, provoque un renversement des dynamiques de pouvoir : chaque personnage devient la proie potentielle d’un ovni-bestial capable de métaboliser toute trace de vie sur son passage.

La force du film réside dans sa capacité à produire des scènes de science-fiction horrifiantes, dont la facture cinématographique est digne des plus grandes superproductions, tout en maintenant un regard critique sur le besoin de spectacularisation et de la consommation d’images chocs. Ce jeu sur la frontière entre les genres filmiques permet à Ben non (Nope) de proposer une remise à neuf des codes de l’horreur, notamment en ménageant ses effets lors des scènes à haute tension, afin d’accroître l’incompréhension mêlée de la fascination pour l’ovni.

Léonard Smith, coordonnateur de la production


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