Aller au contenu

Cadence de numéros et rires assurés

Le Théâtre du Rideau Vert présente son attendue revue de l’année, Revue et corrigée.

Théâtre du Rideau Vert

Sur les planches du Rideau Vert, Suzanne Champagne, François Parenteau, Julie Ringuette, Marc St-Martin et Martin Vachon offrent une humoristique et quelque peu étourdissante revue de fin d’année. Quinzième année de Revue et corrigée, cette édition mise en scène par Nathalie Lecompte passe 2019 au peigne fin et n’épargne personne. Faux pas et scandales des personnalités, internationales et surtout québécoises, deviennent carburant pour l’imagination des auteur·rice·s.

Quintuple énergique

Dans une heure et trente minutes, les cinq comédien·ne·s performent une chorégraphie de sketchs s’enchaînant les uns après les autres dans une fluidité donnant parfois le tournis. Le·a spectateur·rice reste diverti·e, ayant à peine le temps de réfléchir sur un numéro alors que le prochain est déjà commencé. On ne peut toutefois que saluer l’énergie que le quintuple dévoue à chacune des performances. Suzanne Champagne brille sur scène pour son onzième Revue et corrigée, déclenchant deux vagues de rires pour ses interprétations d’Elizabeth May et de Maria Andreescu, mère de Bianca Andreescu (interprétée par Julie Ringuette). Le deuxième vétéran de la distribution, Marc St-Martin, est à l’honneur dans le numéro ayant suscité le plus de rires du public : il incarne le commentateur sportif Michel Bergeron, réagissant devant la nouvelle statue des frères hockeyeurs Stastny. Martin Vachon, nouvelle recrue pour cette édition avec François Parenteau, se démarque par ses imitations justes et comiques. Il prend les traits d’un encanteur pour les cochonneries de 2019 (une clé USB avec les données des client·e·s de Desjardins, par exemple) — un segment qui se révèle une bonne idée des auteur·rice·s (Cassandre Charbonneau-Jobin, Daniel Leblanc, Étienne Marcoux, Luc Michaud et Dominic Quarré), donnant une certaine continuité à la pièce qui se présente de manière majoritairement fragmentaire. Épatant, donc, de voir un tel enchaînement orchestré sur une scène de théâtre, où la rapidité est de mise et où l’équipe technique n’a pas le droit à l’erreur. Les costumes étaient particulièrement aidants pour les imitations ; le travail des concepteur·rice·s est à applaudir.

Bons et mauvais coups

On ne peut que lever notre chapeau à l’équipe d’écriture de ces numéros, qui a su mettre le doigt sur les événements qui auront marqué 2019. Les sujets délicats, comme ceux de la Loi 21 ou de l’affaire SNC-Lavalin avec Jody Wilson-Raybould, ont été délicieusement tournés au risible par les bouches de Passe-Montagne — et de Passe-Bâillon (Simon Jolin-Barrette) — et d’André Sauvé.

La pièce essuie toutefois quelques ratés, alors que les rires ne fusent pas dans la salle autant qu’escomptés, notamment lors du numéro sur Donald Trump et Maxime Bernier, ou celui sur Safia Nolin (numéro dans lequel on peut entendre une parodie du ver d’oreille de Bleu Jeans Bleu, Coton ouaté).

Malgré quelques moments moins forts, l’on peut dire que cette édition de Revue et corrigée provoque les rires du début à la fin, assurant le divertissement auquel le projet s’engage, année après année.

2019, Revue et corrigée est présenté au Théâtre du Rideau Vert jusqu’au 4 janvier, et au Capitole de Québec du 8 au 12 janvier.


Articles en lien