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Rappeurs de Mcgill et alentours : Chief Brody

Le Délit a rencontré cinq rappeurs de McGill et d’ailleurs. Présentations.

Vittorio Pessin | Le Délit

Un duo, trois rappeurs solo, cinq bonhommes. Nous aurons cherché, mais nous n’aurons pas trouvé, pas de rappeuse mcgilloise dans ces pages. Du coup, nous leur avons posé la question, pourquoi cette sous-représentation féminine dans le rap ? Retrouvez leurs réponses sur notre site. Et ce n’est en rien pour enlever au mérite des ces cinq-là qui combinent ambitions artistiques et académiques au quotidien. Un dernier mot : cette sélection est subjective, faites-nous part de nos oublis, masculins, féminins, ou autres.


Chief Brody

Chief Brody a commencé la musique tout petit, « je suis convaincu que le premier instrument dont tu joues influence ton parcours musical ». Pour lui, ce fut la flûte à bec, alors qu’il n’avait que cinq ans, et il en explique l’importance qu’il accorde à la mélodie dans son rap. Il joua par la suite de la clarinette, puis de la trompette, en orchestre, puis en groupe, entre amis. Voilà peut-être d’où il tire ce souffle qui lui permet de partir en apnée pour une tirade effrennée.

Un groupe de rock, un groupe plus éclectique, il touche à tout, rap, percussions, clavier, rien qu’il n’aura pas essayé, guidé, toujours, par une passion pour la musique née d’un milieu familial mélomane.

Ce n’est ainsi que sur le tard qu’il se familiarise avec rap, et quittant sa Nouvelle-Rochelle natale pour Montréal, il décide de s’y dédier. 

Depuis, c’est une identité musicale en constante évolution, dans laquelle la mélodie continuer à s’imposer et les éléments rythmiques à se complexifier. Cela découle d’un travail conscient de Chief Brody, qui tente d’orienter sa musique dans une direction définie. Une musique plus « dark » explique-t-il, plus d’intonation dans la voix, colère, tristesse, bonheur tranquille. Travailler à partir d’une « base ambiante » aussi

À l’écoute, c’est l’énergie de son parler qui se remarque  à l’instant, une fougue plaquée sur des instrumentales parfois fantaisistes. Cette fougue, mêlée à des vocals en tout genre,  se retrouve même déformée sous le coup d’effets sonores. Ces titres sont pour la pour la plupart produits par d’autres, mais Chief Brody en réalise lui-même quelques-uns.

Aujourd’hui, Chief Brody écoute Young Thug, Kevin Gates, Brian Eno, Mystikal, Flatbush Zombies, Odd Future, Run the Jewels, Lil Wayne… et bien d’autres. Pléthore d’influences et de pistes pour un rappeur en exploration.

Full tannins, titre dévoilé avec son propre clip en aperçu de l’album à venir, brouille encore les frontières entre rap, trap, et RnB.  Un clip à regarder, réalisé par Sashka Avanyan, qui a patiemment calqué tout un imaginaire, à la main, image par image, sur un film bleuté et vaporeux. Ce prochain album, 24, qui sortira en mars prochain, devrait confirmer cette inclination artistique.  


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