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Une guerre civile totale

Tour d’horizon sur les différents belligérants de la guerre syrienne. 

Webmestre, Le Délit | Le Délit

En Syrie, cela fait maintenant cinq ans que la guerre se poursuit, loin d’un renouveau politique après le « Printemps arabe », le pays est au cœur d’une guerre civile sans fin. Ce qui a débuté comme une révolte populaire locale est désormais un véritable conflit international qui a coûté la vie à plus de 400 000 personnes et force la population à fuir les bombardements quotidiens.

En cinq ans, Bachar el-Assad, le président syrien, a ligué contre son régime une myriade de groupes armés ainsi qu’un coalition de puissances internationales.

Depuis août 2014, face à l’intensification du conflit, une coalition internationale de vingt-deux pays dirigée par les États-Unis a lancé une intervention consistant en des frappes aériennes contre l’État islamique (ÉI). De son côté, la Russie est intervenue depuis septembre 2015 pour défendre son allié de longue date : le régime syrien.

Aujourd’hui, la ville d’Alep est le symbole de la division des différentes factions qui composent cette guerre complexe. En effet, la deuxième ville du pays est divisée entre deux camps. D’une part, l’Est est contrôlé par les rebelles qui tente de briser le siège imposé par le régime qui encercle cette partie de la ville depuis août dernier. D’autre part, l’Ouest de la ville est sous l’emprise du régime d’Assad.

Le régime de Bachar el-Assad et ses alliés de taille 

Après les révoltes populaires de 2011, le gouvernement ne peut compter sur toute son armée et doit recruter des équipes paramilitaires ainsi que des unités d’élites pour renforcer sa puissance militaire. Les forces gouvernementales reposent aussi sur le soutien stratégique du Hezbollah — mouvement politique et militaire chiite libanais — qui procure entre 8000 et 10 000 soldats bien formés. Sous prétexte de combattre l’ÉI, l’Iran ainsi que la Russie approvisionnent l’armée du régime en armes, forces spéciales et une centaine de conseillers militaires. La Russie est, depuis septembre 2015, une force alliée majeure du régime qui démontre ses capacités militaires en conduisant régulièrement des frappes aériennes. Or, cette campagne militaire a causé la mort de plus de 2700 civils, des « dommages collatéraux » qui font aujourd’hui l’objet d’investigations pour « crimes de guerre » à la Cour internationale de Justice, et suscite le désarroi de la communauté internationale. Des bombardements de la coalition, et notamment américains, ont aussi fait des victimes civiles, rappelant que la population souffre les plus graves conséquences du conflit.

Face à une opposition syrienne fragmentée

Malgré la division entre les différentes factions qui composent l’opposition, ces dernières partagent les mêmes ennemis : le président Bashar el-Assad et ses partisans. D’une part, l’Armée syrienne libre, se revendique comme un bloc militaire uni, cependant le manque d’un chef rend sa coordination inefficace. Ces rebelles syriens se voient donc détrônés par une coalition d’islamistes plus radicaux qui constitue désormais la force majeure de l’opposition. Il s’agit du front Al-Nosra, officiellement affilié à Al-Qaïda, ce dernier vise à remplacer le régime d’Assad et lutte contre son principal rival : l’État islamique.

Une autre force majeure : l’État islamique

L’État islamique, aussi nommé « Daesh », joue un rôle majeur dans le conflit et commet des exactions quotidiennement. Ce groupe armé est issu des rebelles sunnites irakiens qui ont vu le jour lors de l’invasion américaine en 2003. L’ÉI connaît un vrai renouveau lorsque ses forces djihadistes s’emparent de l’instabilité politique en Syrie et prend part aux insurrections en 2011. Leur but ultime est d’instaurer un califat — un État islamique — pour étendre leur influence dans le monde musulman.

Une présence cruciale : le YPG 

Enfin, les principaux alliés de Washington sont les groupes kurdo-arabes : les Unités de Protection du Peuple (YPG) ainsi que le Parti de l’Union Démocratique (PYD), la branche syrienne du Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui occupent le nord-est du pays. Tous deux combattent l’ÉI et souhaitent la chute du régime. Ils représentent des alliés fiables pour les États-Unis car, bien formés, ils font office de francs-tireurs contre l’ÉI. Qui plus est, ils démontrent également une volonté de renverser le régime en place.

Force est de constater qu’avec l’élection de Donald Trump comme président, cette alliance risque fortement de changer. Ayant signalé son appui à Poutine, il semblerait plutôt favorable à une alliance avec le régime d’Assad et soutiendrait donc la position de la Russie afin de contrer l’État Islamique.


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