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Sous les sunlights d’Éthiopie

L’Opéra de Montréal revisite Aida, opéra de Guiseppe Verdi.

Yves Renaud
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Yves Renaud

Samedi 17 septembre a eu lieu la première de Aida, un opéra composé par le célèbre Verdi. L’équipe du Délit s’y est rendu, commençant par une visite des coulisses orchestrée par Pierre Dufour, directeur sortant. Le public est venu nombreux assister à la représentation de ce classique, la salle était presque comble. Les lumières s’éteignirent, l’orchestre commença à jouer et le rideau se leva.

Un drame exotique

Au temps de l’Égypte ancienne, Radamès, chef de la garde, souhaite être désigné comme chef des armées égyptiennes afin de lutter contre l’invasion de l’Éthiopie. Celui-ci est épris d’Aida, esclave éthiopienne de la fille du roi. Celle-ci l’aime en retour, mais ce n’est pas si simple que cela, car la fille du roi, Amnéris, est aussi amoureuse du chef guerrier. Radamès est désigné pour le poste qu’il convoitait tant. En récompense de sa victoire, le roi lui offre la main de la princesse. Il accepte à contre-cœur. Entre temps, le père d’Aida, qui est en réalité le roi d’Éthiopie, est retrouvé et fait prisonnier. Radamès demande à ce qu’il soit épargné et que lui et Aida retrouvent leur liberté. Aida tente de pousser Radamès à prendre la fuite avec elle. Celui-ci lui révèle un secret militaire, que le père d’Aida entend, ce qui compromet la tactique et la victoire égyptienne. Radamès se fait prendre : condamné à être enterré vivant pour traîtrise, il accepte son sort alors qu’Aida et son père fuient. Finalement, Aida se glisse dans son tombeau, et les deux amoureux meurent dans les bras l’un de l’autre.

Cet opéra en quatre actes, commande du khédive égyptien, a été crée à l’occasion des fêtes d’inauguration du canal de Suez en 1871, et joué pour la première fois à l’inauguration de l’Opéra du Caire. L’égyptologue Auguste-Édouard Mariette est à l’origine de l’intrigue.

Une réussite

Tout est là pour vous en mettre plein les yeux et les oreilles. Les costumes et décors sont éblouissants, et d’un réalisme surprenant. On se croirait presque dans un temple égyptien. Les décors changent au fil du spectacle. Ils sont aussi bien réalisés les uns que les autres. Chapeau bas à Claude Girard qui en est le créateur. L’opéra est ponctué de passages contenant de courtes chorégraphies, elles aussi très bien pensées. Encore une fois, les costumes participent à rendre ces scènes magiques. Il y a un réel jeu avec la culture visuelle égyptienne. Non seulement les costumes des personnages sont en accord avec les traditions, mais à certains moments les danseurs portent des symboles rappelant les divinités. Les chanteurs, au coffre impressionnant, sont également très bons, et ravissent nos oreilles. Cette première était donc un succès.

L’opéra est l’art scénique le plus cher, ce qui explique le prix des billets. Aida a mobilisé aux alentours de 250 personnes au total. L’Opéra de Montréal participe cependant à la démocratisation de cet art en ayant une programmation qui présente des classiques à des tarifs très avantageux pour les moins de trente ans. Encore plus de bonnes raisons d’aller voir les spectacles suivants. 


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